Le 24 novembre, à Cahors, l’Occitane (5 v, 2 d) a dominé aux points (78-74, 78-74, 79-73) la valeureuse Lydie Bialic (2 v, 1 n, 2 d) pour devenir championne de France professionnelle des poids plume.
Les deux protagonistes décidaient d’entrer immédiatement dans le vif du sujet, s’épargnant les traditionnelles minutes d’observation. Lydie Bialic était fidèle à elle-même en ne faisant qu’enclencher la marche avant et se muait immédiatement en rouleau compresseur dans le but d’imposer un bras de fer de près. Dotée d’une allonge supérieure, Odelia Ben Ephraïm n’était pas pour autant submergée, loin s’en faut, dès lors qu’elle parvenait à en découdre à distance et sur les jambes, en tournant, en désaxant en sortie d’action et en donnant son jab. Elle se montrait également plus précise dans ses répliques mais le débit de coups était supérieur du côté de Lydie Bialic. Bien qu’ils trouvaient parfois le vide ou étaient bloqués, ses crochets larges au visage atteignaient ponctuellement leur cible.
Les débats d’une remarquable intensité étaient des plus équilibrés, les seuls sifflets du public s’adressaient aux… ring boys visiblement moins appréciés que leurs homologues féminins… Dans la quatrième reprise, Odelia Ben Ephraïm durcissait à son tour les échanges mais en étant plus ciselée dans ses actions et surtout nettement plus variée techniquement. Lydie Bialic n’était toutefois pas en reste et se révélait toujours aussi généreuse dans ses efforts, notamment en travaillant au corps.
« Ce titre est un rêve depuis que je suis toute petite, c’est un absolu de tout »
Bien qu’éprouvées physiquement, les deux boxeuses puisaient au fin fond d’elles-mêmes pour offrir jusqu’au bout un spectacle palpitant et haletant car, somme toute, assez indécis. Le style fougueux et le pressing incessant d’un côté contre le style à base de touches plus académiques de l’autre : il fallait trancher et les juges ne tergiversaient pas, récompensant à l’unanimité l’élève de Mohamed Bennama.
« Ce titre est un rêve depuis que je suis toute petite, c’est un absolu de tout, déclarait, très émue, la Blagnacaise. J’ai tout fait pour garder mon calme et ma concentration et penser à ce que me disait mon coach. A présent, mon objectif est de partir à l’international et d’aller le plus loin possible. » Bien que vaincue, Lydie Bialic avait autant de panache dans la défaite qu’entre seize cordes en admettant « avoir pris beaucoup de contres ». « Il m’a manqué de davantage esquiver et remiser, reconnaissait-elle. Ce championnat m’a fait grandir et m’a apporté beaucoup d’expérience. »