Samedi soir à Telford en Angleterre, Terry Le Couviour (16 v) tentera de s’emparer du titre de champion d’Europe des poids super-coqs détenu par l’anglais Jason Cunningham (30 v, 6 d). Ce grand combat sera retransmis en direct sur Fight Nation.
Terry Le Couviour fait partie de ces boxeurs français qui arrivent à faire une carrière professionnelle avec peu de moyens structurels et financiers mais en s’appuyant sur une détermination sans failles et du talent. « Le petit Breton » a consenti d’énormes sacrifices pour sa préparation à ce choc européen. « Je ne pensais pas arriver aussi loin quand je suis passé professionnel, confesse Terry Le Couviour, j’ai arrêté de travailler pendant six mois, pour m’entrainer comme un pro. Je mange boxe, je dors boxe, je vis boxe…depuis six mois, ma vie tourne autour de la boxe. Un semestre sans salaire, à vivre sur mes économies, j’ai mis toutes les chances de mon côté, pour voir si je peux franchir ce niveau. A moins de posséder un talent exceptionnel, je ne pense pas que l’on puisse devenir champion d’Europe en travaillant en même temps. Mon adversaire n’est pas dans la même situation ».
Le Team Le Couviour est une entreprise familiale où le papa tient une place prépondérante. Un paternel qui a la double casquette d’entraineur et d’associé puisque le père et le fils ont développé la marque de vêtements « Petit Breton » qu’ils vendent sur les marchés et par correspondance. Le champion concède que la relation du fils boxeur avec le père entraineur peut parfois être conflictuelle sans pour autant remettre en question la cohésion familiale à laquelle il est tant attaché. Terry Le Couviour a conquis la ceinture de l’union européenne, son niveau et ses objectifs lui imposent de se déplacer pour trouver des sparring-partners et progresser.
Jamais deux sans trois
« Je me suis éloigné pour préparer cette échéance. Je suis allé en Thaïlande effectuer un gros travail physique, je ne me suis jamais senti aussi bien. J’ai mis les gants avec un champion du monde et j’étais à l’aise. En France, j’ai eu de bonnes mises de gants avec Vincent Gallazo, Jean Noël Alvarez, Karim Guerfi, Virgile De Gonzaga et un jeune boxeur prometteur en la personne de de Tony Kim Batreau ».
Bien qu’invaincu en seize sorties, Terry Le Couviour demeure humble et lucide ; « Je ne suis pas favori, Franck Warren, le promoteur de Jason Cunningham, doit penser que son boxeur va me battre facilement. Il a l’habitude de miser sur les bons chevaux. Je ne suis pas un puncheur mais un démolisseur, on a travaillé sur la puissance, pour être en capacité de conclure un combat. J’y vais avec l’objectif de gagner avant la limite ». Le breton sera accompagné Outre-Manche par son père et Cédric Laporterie qui officiera en tant que soigneur. Maxime Beaussire sera du voyage pour représenter Gérard Teysseron le promoteur de Terry Le Couviour.

Le longiligne gaucher anglais qui oscillait entre les super-mouches et les poids plume, semble avoir trouvé sa catégorie avec les super-coqs où il enchaîne les performances de premier plan depuis son revers face à Michaël Conlan, ex champion du monde et d’Europe amateur. Jason Cunningham a réalisé l’une des surprises de l’année 2021 en Angleterre, en détrônant de ce titre européen des poids super-coqs, le puncheur Gamal Yafai, qu’il a envoyé trois fois au tapis. Jason Cunningham a confirmé cette performance en infligeant une première défaite au grand espoir Brad Foster. Classé en IBF et WBO, une nouvelle défense victorieuse le rapprocherait un peu plus d’une chance mondiale que lui a promis Franck Warren.
Terry Le Couviour est inactif depuis seize mois mais il s’entraine d’arrache-pied depuis six mois pour ce grand rendez-vous. La marche est haute, comme l’est sa motivation pour faire déjouer le pronostic et créer l'exploit. Samir Ziani a montré la voie et Kevin Lele Sadjo a suivi l’exemple, Terry Le Couviour a les moyens de ne pas faire mentir l’expression « jamais deux sans trois »…