Le 26 février, la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a reconnu, à titre provisoire, World Boxing comme la fédération internationale habilitée à régir la boxe au niveau mondial au sein du mouvement olympique. Une décision attendue et heureuse.

Pour fonder son choix, le Comité international olympique a tout bonnement procédé à un état des lieux pour déterminer si, oui ou non, World Boxing satisfaisait les prérequis. Le CIO a ainsi pris note que World Boxing :

- est composée de 78 fédérations nationales réparties sur les cinq continents et que quatre confédérations ont déjà été créées ;

- a apporté la preuve que 62 % des boxeurs et des boxeuses et 58 % des médaillé(e)s des JO de Paris 2024 sont affiliés à des fédérations nationales membres de World Boxing ;

- applique la procédure pour l'intégrité du sport mise en place pendant les Jeux de Paris par l'unité en charge de la boxe pour Paris 2024, avec notamment une surveillance indépendante ;

- est membre de l’Alliance des membres indépendants reconnus de sport (AIMS).

Pour ce qui est de son mode de fonctionnement, World Boxing est, là aussi, au rendez-vous. Elle a, en effet :

- créé une structure et élaboré les outils nécessaires à la mise en œuvre des principes d’une bonne gouvernance, notamment un code d'éthique, une procédure spécifique aux conflits d'intérêts, une politique de lutte contre la corruption. En somme, se félicite le CIO, « elle s'est employée sans relâche à appliquer et à améliorer ses principes de bonne gouvernance afin de se conformer aux normes voulues ».

- A fourni des garanties relatives à son modèle de recettes sur la base de partenariats commerciaux pluriannuels couvrant la période 2025-2028 ;

- A reconnu la compétence du Tribunal arbitral du sport (TAS) ;

- Est signataire du Code mondial antidopage.

« Nous avons bien fait d’avancer et de rejoindre les rangs de World Boxing »

De quoi inciter le CIO à faire confiance à World Boxing. Une avancée décisive appréciée à sa juste valeur par son Président, Boris van der Vorst : « C'est un jour très important. Garder sa place aux Jeux olympiques est absolument essentiel pour l’avenir de notre sport à tous les niveaux, depuis la base jusqu’aux plus hauts échelons de la boxe professionnelle. Cette décision du CIO nous rapproche de notre objectif de voir la boxe réintégrer le programme olympique. Il reste encore beaucoup de travail et tout le monde est plus que jamais déterminé à continuer d’œuvrer ensemble pour faire tout ce qui est en notre pouvoir afin offrir un avenir meilleur à notre discipline. »

La décision du CIO a également été saluée par l’ancien double champion du monde professionnel des moyens, Gennadiy Golovkin, Président de la Commission olympique mondiale de boxe, laquelle a justement été créée en septembre 2024 pour faire le lien avec le CIO et soutenir le processus censé déboucher sur le maintien de la chose pugilistique aux Jeux.

« Le rêve olympique perdure, se félicite, de son côté, Dominique Nato, Président de la FF Boxe. C’est un réel soulagement tant pour nos boxeurs que pour nos clubs et la Fédération. On entrevoie enfin une survie pour la boxe olympique. Ce n’était pas gagné ! Il était impératif de s’épargner les affres d’une exclusion du programme des JO. Nous avons donc bien fait d’avancer et de rejoindre les rangs de World Boxing malgré certaines oppositions... Nous l’avons, de surcroît, fait au bon moment, après les Jeux de Paris afin que cela ne parasite pas le déroulement du tournoi. Nous avons agi exclusivement au regard de l’intérêt général et de la discipline. Son financement dépend en grande partie du fait qu’elle soit olympique ou pas. »

« Nous pouvons espérer que le CNOSF nous réattribue le statut de discipline olympique »

Dans l’Hexagone aussi, la donne va changer et le noble art retrouver son lustre sur le plan institutionnel. « Nous pouvons désormais espérer que le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) nous réattribue le statut de discipline olympique qu’il nous a récemment retiré, suggère Dominique Nato. Nous n’étions plus qu’une fédération affinitaire, ce qui change beaucoup de choses et pas dans le bon sens. Nous devrions désormais retrouver toute notre place. »

Le Président de la FF Boxe se réjouit également du bon départ pris par World Boxing : « Elle a su tirer les enseignements pour ne pas réitérer les erreurs qui ont failli nous exclure pour de bon des JO. Il reste encore des choses à construire mais on sait ce qu’il ne faut pas faire pour se mettre hors-jeu et ce qu’attend le CIO. Disons que c’est bien parti. Son Président, Boris van der Vorst, et son équipe ont indéniablement fait du bon boulot. »