L'avènement d'Elhem Mekhaled

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Championne de France professionnelle des super-plumes depuis sa victoire expéditive (arrêt de l’arbitre, 4e) aux dépens de Wendy Vincent (1 n, 4 d), le 17 mars, à Saint-Étienne, la sociétaire du BC Vaudais (4 v) n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
 
 
« Ce titre est une récompense de tous les efforts que nous avons consentis. Cela va nous ouvrir des portes et nous permettre d’avoir plein de nouveaux objectifs ». Pourquoi ce nous ? Parce qu’Elhem Mekhaled entend ne pas dissocier son entraîneur et mentor depuis six ans, Saber Bouzaiane : « Je suis très contente d’avoir remporté cette ceinture surtout pour lui. Il a confiance en moi et il a tout fait pour que j’y arrive ». Quelle est la recette de ce binôme parfaitement huilé ? « Une confiance, une complicité et du respect mutuel. Dès le départ, il n’a pas fait de distinction sous prétexte que je suis une fille. Il m’a entraînée comme les autres. J’ai fait la différence parce que j’étais plus sérieuse. Je lui ai montré mon envie et ma motivation. Et il s’est revu quand lui il était compétiteur. Il m’a fait passer d’une styliste à une boxeuse complète. Il me manquait beaucoup de choses et il a su combler mes lacunes sachant qu’il me reste encore des points à améliorer ».
 
« Je m’amuse plus en boxe professionnelle »
 
Finaliste des championnats de France amateurs en 2015, face à Estelle Mosssely, la Rhônalpine, qui est détentrice de la double nationalité, s’était lancée dans la course à la qualification olympique sous les couleurs de l’Algérie mais elle a échoué dans sa quête. Absente des JO de Rio, elle a ensuite fait le choix de passer professionnelle. « J’aurais bien voulu disputer à nouveau les championnats de France amateurs mais le fait d’avoir combattu pour un autre pays m’en a empêchée. Je disais toujours que je voulais pas passer pro parce qu’il n’y a pas de casque et qu’il y a trop de rounds. Or, au final, j’ai l’impression que je m’exprime mieux en boxe professionnelle. C’est un style qui me convient et qui me permet de développer progressivement ma boxe au fil des reprises tout en restant technique. Et puis on n’a pas le droit à l’erreur. En somme, je m’amuse plus. Mais je sais aussi que le niveau augmente sans cesse. On verra donc si, avec le temps, je pourrai toujours tenir ce genre de propos », sourit Elhem Mekhaled. Qui, à vingt-six printemps, se laisse aller à voir plus loin : « Dans l’idéal, j’aimerais défendre ma ceinture une à deux fois avant de viser l’Europe puis, qui sait, le monde d’ici deux à trois ans. C’est l’objectif. Je vais tout faire pour et m’en donner les moyens. Mais c’est Saber qui décidera si, pour l’instant, on reste au plan national ou s’il l’on se place à l’international. Il sait ce qu’il fait et je lui fais entièrement confiance ».
 
« Gagner en puissance et améliorer mon cardio »
 
Le 1er avril dernier, le titre continental de la catégorie était disputé entre deux compatriotes, la tenante, Angélique Duchemin, et sa challenger, Taoussy L’Hadji. La première l’a emporté mais devrait abandonner son bien pour faire un championnat du monde WBF face à une autre Française, Ericka Rousseau. La reine de France s’estime-telle encore loin de ses comparses ? La réponse se veut à la fois emprunte de modestie et d’ambition : « Je ne saurais pas trop me positionner ni affirmer que je pourrais les battre car elles ont beaucoup d’expérience. Disons que je me sens capable d’arriver prochainement à leur niveau. Pour cela, il faut que je gagne encore en puissance et que j’améliore mon cardio pour tenir les dix rounds. Je sais que j’ai une marge de progression et qu’il faudra que je me donne encore plus à fond. Sur le plan technico-tactique, je pense ne pas avoir de grosse carence, ce qui est un atout. Durant un combat, j’arrive aussi bien à avancer qu’à reculer, tourner et remiser ». Non contente de briller entre seize cordes, la Lyonnaise est également une tête bien faite puisqu’elle est gestionnaire de sinistres dans le secteur de l’assurance. Les relations avec son employeur, la Matmut, sont au beau fixe, ce qui lui permet de prendre des congés sans solde pour effectuer de stages à l’étranger et préparer les échéances sportives. « Même si je n’ai pas le statut d’athlète de haut niveau, ma direction ne m’a jamais mis les bâtons dans les roues et s’est toujours montrée compréhensive », se félicite-t-elle, consciente que c’est là un avantage qui autorise d’autres rêves de succès.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - DR

 

 

 

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