Pour son sixième combat professionnel, la championne de France amateurs 2013 (5 v, 1 d) des -57 kg défiait, le 13 avril, à Halle, la championne d’Europe des plumes, l’Allemande Nina Meinke (9 v, 2 v). Avec, à la clef, une défaite à l’unanimité des juges (97-94, 97-94, 99-91) alors qu’elle aurait sans nul doute mérité mieux.

Au départ, Hélène Lascombe aurait d’abord aimé avoir la possibilité d’affronter Ainara Mota, alors détentrice de la ceinture nationale de la catégorie. Mais cette dernière a préféré remettre en jeu son bien face à Nahed Kharchi à laquelle elle a d’ailleurs cédé son titre, le 7 mars dernier. Alors, la sociétaire du Cosnois BC s’est rabattue, si l’on peut dire, sur une opportunité continentale. Personne ne la blâmera…
Impressionnée ni par le faste de l’évènement ni par l’enjeu
Et ce, d’autant qu’elle a fait preuve d’une force mentale digne de ses prétentions. Elle est en effet immédiatement entrée dans le vif du sujet sans paraître impressionnée ni par le faste de l’évènement ni par l’enjeu. Non seulement elle faisait jeu égal avec la fausse garde-germanique en remisant à satiété avec des séries de crochets des deux mains mais c’était même elle qui, ponctuellement, prenait l’initiative en déclenchant la première. Certes, la Tricolore avait parfois tendance à se jeter. Il arrivait aussi que ses coups arrivent en bout de course et soient donc dépourvus de tout l’impact souhaité. Néanmoins, elle se montrait incisive dans les reprises initiales d’autant que la tenante avait du mal à lâcher les chevaux. Cette dernière n’avait réellement pour elle que son bras arrière avec lequel elle touchait, il est vrai, de manière nette. Reste que les débats étaient pour le moins équilibrés.
La vitesse de bras de la Nivernaise faisait merveille et empêchait son opposante de prendre l’ascendant et d’avoir la mainmise sur la confrontation. Cependant, tout n’était pas parfait chez la challenger. Elle manquait en effet de précision et, dans le feu de l’action, elle était encline à déclencher de trop loin, au risque de s’empaler sur son opposante. C’est pourquoi son coin lui demandait, à juste raison, de tourner, de ne pas aller à la bagarre et de ne pas partir à l’assaut les mains basses.
Confirmer en briguant la ceinture nationale des… super-coqs
Des conseils avisés, sachant qu’en face, Nina Meinke n’était guère son aise. Elle ne parvenait pas à enchaîner. Quelque peu téléphonées, ses attaques en ligne et ses combinaisons étaient des plus sommaires, sans jamais de variation susceptible de créer une véritable incertitude. En outre, dès qu’elle atteignait sa cible, elle venait accrocher Hélène Lascombe dans le but évident de l’empêcher de répliquer. Imperturbable, la Française ne se désunissait pas au fil des rounds. Mieux, elle tentait crânement sa chance et donnait l’impression de délivrer les frappes les plus lourdes tout en acceptant le mano a mano de près lorsque les circonstances l’exigeaient. Quand bien même était-ce l’Allemande qui, dans les derniers opus, avançait et se montrait la plus entreprenante, toujours en misant sur ce satané bras arrière, sa rivale, nullement émoussée physiquement, faisait front. Une louable résistance qui ne dissuadait pas les juges d’offrir à la locale, auteur d’un finish plus convaincant, un succès qui n’avait rien d’un triomphe tant il paraissait étriqué.

Vaincue alors qu’un match nul eût davantage récompensé ses efforts et sa prestation d’ensemble, Hélène Lascombes a montré qu’elle n’était pas là par hasard et qu’elle avait le niveau européen. A elle de le confirmer, le 18 mai prochain, à Cosne-sur-Loire, jour où elle briguera la ceinture nationale des… super-coqs face à Marine Trollet, une adversaire qu’elle a déjà dominée aux points, le 31 mars 2018.
Propos recueillis par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine