Le 16 novembre, à Saint-Nazaire, Eddy Lacrosse (10 v, 2 n, 5 d) s’est emparé du titre national vacant des mi-lourds en dominant par arrêt de l’arbitre (7e) le valeureux Thomas Faure (14 v, 4 d). Ces deux-là se connaissaient sur le bout des gants ou presque puisque c’était la troisième fois qu’ils s’affrontaient chez les rémunérés, l’un et l’autre l’ayant emporté une fois. Et la belle a été de toute… beauté.


Eddy Lacrosse entamait les hostilités dans la lignée de ce qu’il avait démontré lors de son très probant championnat de France face à Mathieu Bauderlique. Certes, il s’était incliné aux points, le 28 avril dernier, à Douai, devant le médaillé de bronze olympique mais après l’avoir envoyé au tapis et fait étalage d’une vaillance et d’un entrain prometteurs. Contre son vis-à-vis du soir, moins réputé sur le papier, il était à l’évidence dans les mêmes dispositions. Avançant dès le premier coup de gong, à la fois parce que là est son style mais aussi parce qu’il lui rendait neuf centimètres, il mettait sous l’éteignoir Thomas Faure, lequel se devait de donner son direct et son jab du gauche pour maintenir à distance l’Aquitain, quitte, ensuite, à enchaîner en uppercut et en crochets courts puis à désaxer dans la foulée.


Mais, plus puissant, le sociétaire du Ring Villenavais, les mains bien hautes, ne lui en laissait guère le loisir. En effet, il initiait un pressing suffisamment intense pour empêcher Thomas Faure d’arriver à ses fins : en l’occurrence, déployer ses longs segments autant qu’il le voulait, toucher à satiété, en particulier à la face, et ne pas s’exposer. Le Girondin ne cessait d’attaquer tout en effectuant des rotations du buste qui lui permettaient de marquer des points sous tous les angles, tant au corps qu’au visage. Il avait en outre la lucidité de ne pas coller le Castelroussin et de laisser suffisamment d’espace pour être en mesure de véritablement déclencher ses offensives.
« Montrer que je suis vraiment le meilleur en France »
Néanmoins, Thomas Faure ne baissait pas pavillon et même lorsqu’il était sur le reculoir, il se résignait courageusement à accepter le bras de fer de près. Le problème, c’est qu’au fil des reprises, il avait de moins en moins d’huile dans le moteur pour prendre le large autant qu’il aurait fallu. Eddy Lacrosse, lui, maintenait le rythme et ses coups de boutoir atteignaient fréquemment leur cible. Dans le septième round, une droite à la mâchoire puis une gauche du même acabit secouaient durement Thomas Faure à bout de souffle, incapable de réagir et de se remettre en garde. Suffisant pour inciter l’arbitre à sagement l’arrêter.


Eddy Lacrosse pouvait exprimer sa joie au micro de RMC Sport : « Je suis le plus heureux des hommes. Thomas est très fort. Pour moi, c’est magnifique. Maintenant, je fais partie du cercle fermé des champions de France comme mes idoles l’ont été. Je suis très fier. J’ai envie de montrer que je suis vraiment le meilleur en France en défendant ma ceinture avant de passer à l’échelon européen ».
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images : LCreation Graphiste - Boxingmagtv
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