A trente printemps et après quasiment quatre ans loin des rings, le Bombardier catalan (19 v, 2 n) s’est emparé du titre national professionnel des super-moyens. Pour cela, il a dominé, par arrêt sur blessure (6e), le courageux Baptiste Castegnaro (11 v, 21 d), le 12 mars, à Toulouges. Il revient de loin.
Le Pyrénéen ne s’en cachait pas au micro de Fight Nation : il a été victime d’un burn out, pugilistique et autre, qui l’a incité à repenser sa vie en quête de spiritualité : « J’ai eu envie de reprendre la boxe non pas pour moi mais parce que j’avais un devoir envers le Seigneur. Je cherche des réponses que je n’ai pas trouvées à l’extérieur et que j’essaye de trouver à travers la boxe. Pour moi, la boxe est devenue un sport et non plus de la bagarre. Je suis apaisé dans ma tête. C’est un renouveau pour moi. »
Restait à en faire étalage dans le carré magique. Le premier round de ce championnat de France était une indication de ce qu’allait être la suite de la confrontation. Baptiste Castegnaro se méfiait de la frappe dévastatrice du Catalan et déclenchait souvent d’un peu trop loin, à force de veiller à ne pas trop s’approcher de ce dernier. Mais dès la deuxième reprise, il était profondément ouvert à l’arcade sourcilière gauche. De fait, les coups de Mickaël Diallo faisaient mal. Heureusement, ils étaient, somme toute, assez sporadiques, car à l’évidence, il lui fallait encore trouver pleinement ses repères afin que ses initiatives gagnent en fluidité et en constance. Se sachant handicapé par le sang qui coulait et le risque d’être arrêté prématurément, le visiteur se montrait extrêmement volontaire et remisait autant qu’il le pouvait. En revanche, il était un peu désordonné techniquement et, surtout, reculait en ligne au lieu de désaxer, ce qui eut compliqué la tâche de son rival en étant plus difficile à cadrer.

« J’ai trop cherché à détruire et à boxer en force »
Plus facile à écrire qu’à faire d’autant que le sociétaire du BC Thuir prenait un ascendant croisant au fil des minutes en réglant de mieux en mieux la mire. A compter du quatrième opus, ses enchaînements commençaient à faire mouche et donnaient à voir les capacités d’encaisseur très au-dessus de la moyenne de son adversaire. Mais, à force de subir, Baptiste Castegnaro était de moins en moins coordonné sur ses appuis ainsi que dans ses moyens de défense. Sa blessure à l’œil s’aggravant, le médecin prônait la fin de la confrontation que l’arbitre actait dans le sixième épisode.
Le Perpignanais avait, pour autant, le triomphe modeste, toujours au micro de Fight Nation : « Je suis désolé car pour moi, j’ai fait un combat qui n’était pas honorable. J’ai trop cherché à détruire et à boxer en force. Baptise est un très bon boxeur, résistant. Merci à lui d’avoir accepté de m’affronter alors que tout le monde s’était défilé. Je reviens de plusieurs années d’inactivité. Cela s’est senti, surtout dans les premiers rounds. J’aurais pu faire mieux. Mais je suis content car j’ai la ceinture. J’ai retrouvé le plaisir de boxer. Maintenant, il me faut plus de combats, de sparrings et d’entraînement. Pourquoi ne pas défendre ma ceinture ou m’attaquer à l’Europe ? Je ne veux pas trop m’avancer. »