Le 9 avril, à Brive, le Haut-Viennois (17 v, 3 n, 11 d) a remporté sa sixième couronne nationale des lourds en détrônant Nicolas Wamba (8 v, 1 d) qui a abandonné à l’appel de la 6e pour cause de blessure au bras. A trente-huit ans, il n’a peut-être pas dit son dernier mot.
On peut tutoyer la quarantaine, avoir un sacré vécu sur et en dehors du carré magique et être encore impressionné par l’ambiance, au point de temporiser quelque peu avant d’entrer pour de bon dans le vif du sujet. C’est ce qui est arrivé à l’Aquitain qui… ne s’en cache pas. « Je n’ai pas été pris par l’enjeu car je suis habitué à disputer des championnats de France mais cela ne faisait pas loin de trois ans que je n’en avais pas fait un, justifie-t-il. Et puis la salle était archipleine... Même si je suis un diesel, il m’a donc fallu deux bons rounds pour me mettre vraiment dedans. Jusque-là, les coups ne partaient pas trop. Au troisième, je me suis mis un coup de pied aux fesses. Là, j’ai commencé à prendre l’ascendant et à faire reculer Nicolas Wamba en marchant sur lui sans me précipiter. »
Pour cela, le challenger a, bien sûr, cherché à casser la distance pour ensuite, dans un premier temps, déclencher à profusion des crochets larges, son « bras avant ne passant pas trop au début ». Au fil des minutes, son pressing constant et son appréciable vitesse de bras au service d’une gestuelle retrouvée l’ont mené lentement mais sûrement à un nouveau sacre, son adversaire étant contraint de renoncer à la mi-combat, trahi par son épaule.
« Moi, cette ceinture, je l’aime et j’ai envie de la défendre »

« Dans l’ensemble cela s’est à peu près déroulé comme je l’avais prévu même si j’ai eu du mal à me lâcher. J’aurais bien voulu faire quelques rounds de plus », sourit Cyril Léonet qui aimerait surtout poursuivre l’aventure entre seize cordes. « Pour l’instant, je suis content d’avoir récupéré la ceinture d’autant que c’est la première que je prends à un champion en titre, explique-t-il. Le travail a payé. Me connaissant, j’aspire toujours à aller plus loin. Honnêtement, pour l’instant, je ne sais pas ce que je vais faire. On doit en discuter avec mon équipe. Des proches me conseillent d’arrêter, a fortiori sur une telle victoire. Moi, cette ceinture, je l’aime et j’ai envie de la défendre. Quand vous voyez un gala comme celui-là, tous ces gens debout qui crient votre nom, vous n’avez pas envie de raccrocher. On verra les opportunités. Une chose est sûre : si je continue, c’est pour briguer des titres et non pas pour boxer une fois par an et faire briller des étrangers. »