Sévèrement ouvert à l’arcade sourcilière, la revanche entre le Rhônalpin (35 v, 2 n, 3 d) et Israil Madrimov (8 v, 1 n), demi-finale mondiale WBA retour entre les deux hommes, a tourné court : elle s’est soldée par un nul technique décrété à la troisième reprise. Ce qui ne fait pas l’affaire du Français.
Qu’on se le dise, Michel Soro jouait gros lors de ce rematch décrété par la WBA après que notre représentant a été injustement déclaré battu par arrêt de l’arbitre, en décembre dernier, à Tachkent, alors que le directeur de combat n’avait pas entendu le gong annonçant la fin du neuvième round et avait laissé l’Ouzbek frapper le Villeurbannais sans réaction…
Cette fois, à Londres, les hostilités débutaient par un duel de bras avant, celui de Madrimov étant plus percutant que celui du Michel Soro, au point de déjà lui permettre d’enchaîner au corps. Le deuxième round était à l’unisson et même pire pour le Tricolore. Nettement plus actif, Israil Madrimov se muait en rouleau compresseur et avançait après avoir occupé ostensiblement le centre du ring. Surtout, il se mettait à combiner et une droite sur le sommet du crâne faisait quelque peu tanguer le natif d’Abidjan. Ce qui inquiétait son coin, lequel lui donnait des directives claires à la minute de repose : « Durci avec ta droite ! Déplace-toi ! Arrête de lui faciliter les choses ! »
« La montagne avait accouché d’une souris »
Hélas, à l’entame de l’opus suivant, la tête de Michel Soro venait heurter violemment celle d’Israil Madrimov. Le Rhônalpin se relevait et ne pouvait que constater les dégâts irrémédiables : le sang giclait au-dessus de son sourcil gauche. Dès lors, pas besoin d’être devin : avec une plaie aussi profonde, le médecin ne pouvait que décréter la fin des débats. La montagne avait accouché d’une souris. Sauf qu’il n’est pas certain que la WBA ordonne une belle pour désigner le challenger de l’Américain Jermell Charlo, détenteur des quatre ceintures planétaires. La carrière d’Israil Madrimov est en effet gérée par le promoteur Eddie Hearn dont le bras est si long qu’il pourrait imposer que son poulain soit retenu pour donner la réplique au champion du monde unifié.
