La FF Boxe choisie pour encadrer le MMA

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La décision de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, est tombée le 21 janvier, un peu plus tôt que certains l’attendaient : même si le CNOSF doit encore se prononcer, ce sera donc la Fédération française de boxe qui aura la lourde tâche de superviser la structuration du MMA. Une pratique que le Gouvernement a fait le choix de légaliser pour éviter qu’elle ne se développe de manière anarchique. Le plus dur commence…

©Julien Brondani / cfmma

Six fédérations étaient en lice pour conduire le MMA vers l’autonomie. En l’occurrence, les fédérations françaises de boxe, de karaté, de kickboxing - muay-thaï, de lutte, de savate-boxe française ainsi que la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Un nombre de candidats important pour assumer une mission loin d’être simple : épargner, à l’avenir, au MMA un imbroglio juridique qui le voyait séduire de plus en plus d’adeptes alors qu’il n’était, jusque-là, pas reconnu officiellement en France pas plus que ses compétitions n’étaient autorisées. Pour mettre fin à ce hiatus, le ministère a donc décidé de sortir le MMA de l’ornière en vue de le voir être représenté sous la bannière d’une fédération délégataire et titulaire de l’agrément ministériel.

Mais, pour cela, il convient de procéder par étapes et, dans un premier temps, de s’adjoindre le concours d’une fédération possédant les ressources logistiques et humaines ainsi que le vécu, l’expérience et les compétences pour transmettre son savoir-faire et guider l’émergence raisonnée du MMA. A cet égard, le cahier des charges arrêté par le ministère dans le cadre de l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) était clair. Les cinq principaux items listés couvraient en effet tous les champs propres à l’essor d’un sport en gestation. A savoir :

- les conditions d’accueil dans la fédération désignée, 
- le projet des règles de pratique et l’encadrement médical, 
- le projet sportif alliant développement et performance,
- l’ébauche de règles de technique et de sécurité,
 - la solidarité du sport professionnel avec le sport amateur.

Pour l’instant, rien n’est définitif

Patrick Wincke

Dans son dossier, qu’elle a présenté oralement, comme ses concurrentes, à la commission consultative présidée par Laurent Touvet, Conseiller d’État et Préfet du Haut-Rhin, les 18 et 19 décembre derniers, la FF Boxe a veillé à fournir des éléments de réponse pour chacun de ces axes incontournables. Le fait qu’elle comporte en son sein une Ligue en charge de la boxe professionnelle, le maillage territorial assuré par l’ensemble des cadres de la Direction technique nationale (DTN), son catalogue de formations étoffé, ses différents codes sportifs détaillés ou encore, la priorité donnée à la dimension médicale et à la préservation de l’intégrité physique des athlètes ont assurément été autant d’atouts aux yeux du ministère.

Reste qu’à ce stade, la procédure de désignation n’est pas totalement achevée. En effet, conformément aux dispositions de l’article R.131-25 du Code du sport, Roxana Maracineanu a adressé au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) le dossier présenté par la FF Boxe afin de recueillir son avis. Même si ce dernier n’est qu’indicatif, il s’agit, le cas échéant, pour la FFBoxe de répondre aux éventuels compléments d’information souhaités par le CNOSF avant de débuter le vaste chantier qui s’annonce. « Même si nous prenons acte, avec plaisir, de l’annonce de la ministre des Sports, pour l’instant, rien n’est définitif, insiste Patrick Wincke, DTN de la FF Boxe. Nous attendons que le CNOSF se positionne. »

Une fois que l’instance olympique aura rendu son verdict, la ministre des Sports officialisera la fédération délégataire choisie pour une durée d’un an dans la mesure où une nouvelle délégation quadriennale débutera fin 2020, après les Jeux olympiques de Tokyo, pour la période 2021-2024. Dans le même temps, une commission de suivi, composée du Préfet Touvet, du Directeur des Sports, d’un inspecteur général et d’un expert technique sera mise en place afin de veiller, tout au long de l’année 2020, au respect, par la FFBoxe, des directives gouvernementales relatives au MMA. Ce qui ne manquera pas d’être le cas.

Il est essentiel de faire cohabiter tout le monde

Patrick Wincke

« Nous sommes vraiment là dans une mission de service public qui consiste à accompagner et à aider, en apportant notre expertise, les acteurs d’un sport en pleine éclosion, assure Patrick Wincke. Cela n’aura pas d’impact au détriment des clubs de boxe. Ils ne seront pas phagocytés par le MMA au sein de la FF Boxe. Je rappelle d’ailleurs que l’objectif n’est pas d’intégrer le MMA à la FF Boxe mais bel et bien qu’à terme, le MMA vole de ses propres ailes et ait sa propre fédération. D’ici là, il s’agit donc d’activer des synergies, par exemple en ce qui concerne le volet professionnel des deux disciplines ou au niveau local. » Idem en ce qui concerne les moyens : l’idée est de démarcher d’éventuels partenaires intéressés par les deux disciplines afin d’obtenir des ressources complémentaires à ce qu’apporte le ministère. Et ce, quand bien même la FF Boxe peut déjà s’appuyer sur un CTN dédié au MMA en la personne de Lionel Brezephin. Le programme de travail des prochains mois, lui, est connu. Tout d’abord, faire asseoir à une même table les dirigeants actuels du MMA pour mettre fin aux querelles de chapelle et qu’ils constituent une commission dédiée interne à la FF Boxe ; ensuite, commencer à former un maximum d’encadrants afin de faciliter l’ouverture rapide de clubs. « Il est essentiel de faire cohabiter tout le monde pour que l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers, martèle Patrick Wincke. Nous allons également nous focaliser sur l’aspect administratif et réglementaire car le but est d’être en ordre de marche pour la rentrée de septembre. »

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