Cette deuxième journée du TQO a été dans la lignée de la première, haletante avec des confrontations forcément très engagées et souvent très serrées. Il faut dire que certaines étaient synonymes, en cas de victoire, de billet direction Tokyo. Ainsi en -63 kg et en -81 kg chez les hommes, en -51 kg, en -60 kg, en -69 kg et en -75 kg chez les femmes.
L’après-midi a débuté par une déconvenue, celle de l’Arménien Hovhannes Bachkov (-63 kg), deux fois médaillé de bronze mondial et vainqueur de Sofiane Oumiha en finale des Jeux européens 2019, mais arrêté sur blessure (arcade sourcilière ouverte), à son grand dam, devant le Russe Gabil Mamedov. Lequel n’est pas un inconnu puisqu’il fut vice-champion d’Europe en 2017. Toujours en légers, l’Anglais Luke McCormack, vice-champion d’Europe 2017, a fait aussi bien que son frère jumeau Pat (-69 kg), la veille, en dominant le Turc Tugrul Han Erdemir. A croire que la technique pugilistique et la flamboyance entre seize cordes sont inscrites dans les gènes familiaux. L’Azerbaidjanais Javid Chalabiyev, champion du monde 2013 des… coqs a, quant à lui, livré une bataille de tous les instants en harcelant aux quatre coins du ring l’Irlandais Georges Bates tout aussi actif. Les duellistes ont offert un spectacle échevelé. Ayant davantage touché que son valeureux rival, Javid Chalabiyev l’emportait sur le fil.
Du côté des dames, les leaders ont tenu leur rang
En -81 kg, l’Anglais Benjamin Whittaker a dû batailler pour venir à bout, sur le fil, du solide Suédois Lindon Nuha de même que l’Azerbaidjanais d’origine cubaine, Loren Berto Alfonso Dominguez (-81 kg), contre le vaillant Russe Imam Khataev. Signe que les mi-lourds sont une catégorie extrêmement dense. Chez les lourds, le Russe Muslim Gadzhimagomedov (-91 kg), champion du monde en titre, doté d’une boxe plus complète et bien plus mobile, a déjoué sans grande difficulté le pressing monolithique de son jeune et prometteur contradicteur, le Français Wilfried Florentin. Vice-champion d’Europe 2017, l’Anglais Cheavon Clarke poursuit sa route tout comme son compatriote et homonyme, le super-lourd Frazer Clarke (+91 kg), également médaillé d’or continental.
Du côté des dames, les leaders ont tenu leur rang à l’image de la Turque Buse Naz Cakiroglu (-51 kg), championne d’Europe et vice-championne du monde en 2019, qui a triomphé de la Bélarusse Yuliya Apanasovich grâce à sa vitesse d’exécution et à son débit de coups. Chez les légères, l’Irlandaise Kellie Harrington, championne du monde 2018, a usé de toutes les ficelles pour contenir l’ouragan tricolore Maïva Hamadouche. En welters, la Turque Busena Surmeneli, également médaillée d’or aux Mondiaux en 2019, ainsi que l’Ukrainienne Anna Lysenko, qui est déjà montée deux fois sur un podium planétaire, et la championne du monde italienne Angela Carini ont gagné. Elles ont été imitées par les Anglaises Caroline Dubois, en légers, et Lauren Price, en moyens, qui se sont donc, elles aussi, ouvert la voie vers le Japon. La hiérarchie des -75 kg a d’ailleurs été respectée avec les succès de la Russe Zenfira Magomedalieva, double vice-championne du monde et d’Europe, et de la Hollandaise Nouchka Fontijn vice-championne olympique à Rio.
« L’organisation de ce TQO a été une véritable aventure »
A noter que le Dôme de Villebon-sur-Yvette a reçu la visite de la ministre française chargée des Sports, Roxana Maracineanu. « L’organisation de ce TQO a été une véritable aventure, aussi bien pour le ministère que pour la Fédération française de boxe, a-t-elle expliqué. J’ai moi-même validé tout le protocole sanitaire. Nous avons œuvré main dans la main pour donner la possibilité aux athlètes d’aller au bout de ce tournoi qui avait commencé à Londres. Il était essentiel d’organiser cette compétition en France. Nous avons envie que les Jeux de Tokyo se tiennent et qu’ils soient magnifiques pour nous Français. » A condition de s’y qualifier of course.
