Ils sont cuisiniers, menuisiers, plombiers, carreleurs, esthéticiennes… Et ils s’entraînent toute la semaine, à Châtenay-Malabry, en vue de la compétition Euroskills, la finale européenne des Olympiades des métiers qui aura lieu début décembre à Göteborg en Suède.

Châtenay-Malabry, le mercredi 28 septembre. L’équipe de France des métiers s’entraîne toute la semaine en vue des Olympiades en Suède en décembre. (LP/A.R.)
Ce mercredi matin, les vingt-six représentants de l’équipe de France ont donc enfilé leurs gants de boxe pour une préparation physique intense, dans la salle de boxe du CREPS, le centre francilien de l’excellence sportive. « C’est qui le patron ? C’est vous ! », lance Stéphane Raynaud, le préparateur physique et mental de l’équipe, devant les boxeurs d’un jour. « On utilise le sport comme un outil pour leur transmettre les valeurs dont ils auront besoin pendant la compétition », argue celui qui est aussi conseiller technique national de boxe. Pendant cette semaine organisée par l’association Worldskills France, les jeunes - qui ont tous moins de 23 ans - s’essayent aussi à l’escrime ou au judo.
« C’est physique, on en chie »
« C’est physique, on en chie, reconnaît Yoni, « fier » représentant des couvreurs-zingueurs. Mais c’est nécessaire pour être prêt ». Le jeune homme de 20 ans, qui a remporté les phases nationales en Ile-de-France, participe à la compétition « pour acquérir plus d’expérience ». « Je n’ai pas envie de me reposer sur mes lauriers », lâche ce jeune passionné. Cette semaine à Châtenay laisse également place à une préparation mentale. Chaque participant est notamment épaulé par un expert dans sa branche. L’un des mots d’ordre : la rigueur. D’ailleurs, ce mercredi matin, le prochain rendez-vous est donné aux jeunes à « 12 h 29’ et 32 secondes ». « Et pas une de plus ! », revendique Stéphane Raynaud. « Chaque année, il y en a qui pleurent sur ces secondes parce qu’ils n’ont pas fini. C’est important ! », affirme le préparateur. Tout le monde est prévenu.
« Je consacre tout mon temps à ma préparation »

C’est lui qui représentera la France pour les tailleurs de pierre lors des Euroskills en décembre. Pour décrocher le Graal, Julien, 23 ans, a donc mis toutes les chances de son côté, notamment en démissionnant de son travail cet été. « Depuis, je consacre tout mon temps à ma préparation », affirme le jeune homme, qui a fait ses premiers pas au lycée professionnel Hector-Guimard à Paris. Même si le goût pour son métier est bien plus ancien : « Tout petit, je taillais déjà des pierres », se souvient-il. Cette passion, il entend la faire découvrir au grand public en participant à la compétition européenne. « On se demande souvent ce que je fais, il n’y a plus beaucoup de tailleurs de pierre en France. Les Euroskills, c’est aussi une façon de faire connaître notre métier, argue le jeune artisan. Et d’en apprendre plus sur moi-même ».
Par Ariane Riou
Source : leparisien.fr