Samedi soir à Aix en Provence, Kodjo Yetongnon (12 v, 6 d, 3 n) s'est emparé du titre de champion de France des poids légers aux dépens du local Abdelrahim Achour (10 v, 5 d, 1 n) qu'il a battu par décision partagée (97-93, 96-94, 93-97).
Abdelrahim Achour avait la lourde responsabilité d'organisateur boxeur, une double casquette toujours difficile à concilier comme l'avait expériménté en son temps un certain Mayar Monshipour. Celui qui oeuvre pour le NAPA (Noble Art du Pays d'Aix), s'était démené pour organiser le championnat EBU Silver de Bruno Surace au programme de son championnat de France et d'un autre combat pour une ceinture WBC Méditerranée tout en se préparant pour le rendez-vous le plus important de sa carrière.
Les deux hommes ont livré un excellent combat, sans temps morts ni accrochages mais avec une énorme détermination, donnant une nouvelle fois la preuve que le titre national suscite toujours autant d’intérêt pour les boxeurs Français.
Il n’aura manqué à cette confrontation d’opposition de styles, qu’un peu de punch pour pimenter davantage dix rounds pleins d’énergie. Abdelrahim Achour, aérien et boxant en ligne en utilisant un coup d’œil supérieur à la moyenne a éprouvé quelques difficultés à stopper la marche en avant d’un Kodjo Yetongnon posé sur ses appuis, la garde haute et prompt à déclencher ses crochets des deux mains. Le boxeur Girondin s’est lancé à l’offensive dès le premier coup de gong, bien protégé derrières ses gants, il bougeait la tête latéralement pour éviter le bras avant et la droite adverse.
Abdelrahim Achour possède une palette technique supérieure à celle de son adversaire qui évolue dans un autre registre. Pourtant, le boxeur local était contraint de délivrer ses frappes en étant toujours en mouvement, ce qui amoindrissait l’impact de ses touches. Quand Kodjo Yetongnon bloquait ses directs, il descendait au corps en crochets des deux mains. Le pressing incessant du visiteur portait ses fruits round après round, ses lourds crochets et ses uppercuts arrivaient à la face d’un Abdelrahim Achour moins hermétique en défense que lui. Le Provençal n’était jamais en danger malgré quelques coups bien sentis mais il n’éprouvait pas non plus son rival. Il livrait un 6e round de haute volée en plaçant ses directs puis en se mettant hors de portée en effectuant un retrait ou un pas de côté, Abdelrahim Achour maitrisait et dominait ces trois minutes.
Kodjo Yetongnon avait légèrement dominé la 1ère partie de combat et il semblait lever le pied, le combat allait-il changer de physionomie ? L’interrogation était de courte durée car Kodjo Yetongnon reprenait son pressing et contraignait l’Aixois à boxer en reculant. Les reprises étaient relativement équilibrées mais les coups nets du Bordelais, notamment son large crochet droit, faisaient une courte différence au pointage. Les deux hommes échangeaient à mi-distance au cours d’un 10e et dernier round où chacun des deux avait son moment fort.

Kodjo Yetongnon laissait éclater sa joie au moment du verdict, quant à Abdelrahim Achour, bien qu’il ait perdu ce championnat de France, le 1er de sa carrière, il a montré qu’à 34 ans il fallait encore compter avec lui dans la catégorie des poids légers Français.