Le sociétaire du BAM Les Mureaux (7 v) est sorti victorieux de son bras de fer avec Mehdi Sellami (11 v, 2 d) qu’il a battu aux points, à l’unanimité des juges (99-91, 100-90, 98-92), pour se parer de la ceinture nationale professionnelle des super-plumes. Même si tout n’a pas été parfait, son passage chez les rémunérés est déjà un succès.

Les deux protagonistes offraient d’emblée un spectacle intense et donc palpitant. De fait, Mehdi Sellami, fausse garde, n’était forcément pas venu en victime expiatoire et s’efforçait, dans un premier temps, d’évoluer sur le même registre que Khalil El Hadri, c’est-à-dire en cherchant l’ouverture pour porter d’emblée l’estocade avec le bras arrière. Néanmoins, ce dernier travaillait davantage en force, les appuis bien à plat, quitte à être parfois trop prévisible. De son côté, le Fontenaysien, moins puissant, se montrait en revanche plus précis en doublant davantage son gauche et en construisant mieux ses actions. Il était moins crispé et sa boxe s’en ressentait : elle était un peu plus fluide que celle de son rival. Lequel avait tendance à ne chercher que le coup dur, en particulier en misant quasi systématiquement sur sa droite dévastatrice.

Des frappes lourdes et un ascendant croissant au fil des rounds

Néanmoins, plus les minutes se succédaient, plus sa stratégie commençait à être payante. Dans la quatrième, le Muriautin accélérait en se mettant, de surcroît, à combiner à son tour, si bien que le Val-de-Marnais reculait quelque peu et subissait. Mais il se ressaisissait prestement et s’évertuait à avancer franchement et donc à prendre l’initiative. L’Yvelinois, toujours aussi dur physiquement, acceptait cette nouvelle donne car il était en capacité de remiser très efficacement, tantôt sur une technique, tantôt en enchaînant avec la volonté systématique de faire mal. Ce qu’il faisait en prenant toutefois soin de ne pas négliger les esquives ni les pas de retrait. Dans ses répliques, il faisait également parler son indéniable coup d’œil. N’occultant aucune cible, ses frappes lourdes lui permettaient de prendre un ascendant croissant au fil des rounds.

Dominé mais jamais submergé, le pensionnaire de l’US Fontenaysienne se voyait demander par son coin de délivrer des petites séries, histoire de perturber la mécanique adverse. Mais alors que le terme de ce duel extrêmement rythmé et plaisant était en vue, il était envoyé sur les talons sur une lourde droite, une de plus, de Kalil El Hadri, lequel finissait en trombe avec l’espoir d’abréger les débats. Cependant, Mehdi Sellami ne méritait nullement un tel sort et donnait jusqu’au bout le change avec abnégation et courage, même si l’ampleur du verdict ne reflétait pas forcément la qualité de l’opposition qu’il avait fournie.