Kevin Lele Sadjo toujours mieux

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Le 28 mai, à Créteil, le Val-de-Marnais (20 v) a été tranchant pour s’emparer du titre WBO Intercontinental des super-moyens aux dépens de l’Allemand Sven Elbir (19 v, 2 d), haché menu avec d’être stoppé par l’arbitre (7e)

Même s’il avait quelque peu la pression d’évoluer sous les yeux des siens en ébullition, Kevin Lele Sadjo entamait les hostilités à l’image de ce qu’il est : avec force, détermination et rigueur. Il avançait sans se découvrir, martelait son rival sous tous les angles et descendait au buste pour faire baisser les mains bien haute du Teuton qui savait visiblement à quoi s’en tenir. C’était bien le Français qui, d’emblée, se posait en maître de cérémonie et trouvait l’ouverture, en l’occurrence dès la fin du round initial, sur une droite au crâne. Le visiteur était contraint de poser un genou à terre et compté.

Plus vite, plus fort et plus précisément…

Tandis que le public scandait « Punition ! Punition ! », le coin du Tricolore lui délivrait, lors des minutes de repos, des conseils avisés : « Prends ton temps, tranquille. Sois attentif, construit et ne te vide pas car il attend le coup dur. » A l’entame du troisième opus, l’Allemand attaquait bille en tête en accélérant d’emblée mais il n’y avait pas là de quoi impressionner le Cristolien, lequel répliquait instantanément en faisait la même chose mais plus vite, plus fort et plus précisément. Comme le lui avait recommandé ses coaches, il continuait à procéder en cross pour contourner la garde très fermée de son rival. Seul bémol : quelques uppercuts de Sven Elbir - qui avait une fâcheuse tendance à en découdre avec la tête en guise de bélier -  trouvaient leur cible.

Mais rien d’inquiétant. Cependant, il fallait faire encore mieux. C’est pourquoi les entraîneurs du local lui demandaient d’effectuer des changements de rythme, de désaxer lors des corps-à-corps et de placer sa spéciale, l’uppercut au foie.

Plus que le succès, la manière…

Dans la cinquième, le Germain, en quête d’un second souffle, se mettait à accrocher, à pousser et à jouer de son crâne tout en espérant créer la surprise, sur un malentendu, dans le petit périmètre. Mais le héros de la soirée ne tombait pas dans le piège. Non seulement, il ne s’énervait pas mais demeurait vigilant. Il continuait à laminer les flancs et le tronc de son opposant qui grimaçait en revenant s’asseoir à la fin de la sixième. La messe était quasiment dite car dans l’opus suivant, Sven Elbir, submergé, allait au tapis, crucifié par une gauche surpuissante. Il repartait au front mais, incapable de répliquer, il était arrêté quelques secondes plus tard.

Kevin Lele Sadjo pouvait exulter : plus qu’un succès probant, c’était la manière et les qualités nouvelles avec lesquelles il se l’est adjugé qui resteront : en l’occurrence, une vitesse de bras accrue, davantage de coup dédoublés, une plus grande variété dans les attaques, une meilleure synchronisation des appuis, des déplacements ciselés… Avec, en toile de fond, une question qui mérite d’être posée : qui est, actuellement, le meilleur super-moyen de la Patrie ?

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