Kevin Lele Sadjo a fait payer l’addition

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Le 9 mars, à Levallois, le Français (22 v) a brillamment conservé son titre EBU des super-moyens. Pour cela, il a littéralement haché menu son challenger officiel, l’Italien Giovanni De Carolis (33 v, 1 n, 11 d), défait avant la limite.

Ce qu’il y a de bien avec Kevin Lele Sadjo, c’est sa constance. Qu’importe qu’il soit donné favori, il ne se départit point de sa concentration, de son sérieux. Et ce, dès son arrivée sur le ring. Jamais le mot de trop, de geste déplacé ni de forfanterie. Focus encore et toujours. Son entame de combat, dans un Palais des Sports Marcel Cerdan en fusion, en était l’illustration.

Entré d’emblée dans le vif du sujet, le Français prenait soin d’attaquer en bon ordre, en donnant son direct du gauche avant de commencer à tester la résistance réputée du visiteur. En somme, de construire implacablement, avec méthode. Si les trois minutes initiales lui permettaient d’encore mieux jauger son contradicteur, il passait au choses sérieuses dès la deuxième reprise, en se mettant à changer de rythme et à produire des accélérations dévastatrices. Sur l’une d’elles, le challenger, submergé par une déferlante, était contraint de poser un genou à terre et était compté.

On l’aura compris, l’entame du Tricolore était idéale. Dans son coin, on se montrait d’ailleurs satisfait. On lui demandait simplement de veiller à déclencher à bonne distance et non pas de trop loin afin de ne pas perdre en efficacité. En élève très appliqué et à l’écoute qu’il est, le tenant réglait ce détail loin d’être anodin. Il ne désunissait nullement ni, bien sûr, ne desserrait l’étau. Il procédait de la même manière : en avançant sans se jeter, en laminant les flancs passablement rougis de son rival en guise d’amuse-bouche avant de remonter en crochets courts des deux mains à au visage et d’user de son arme fatale : sa droite en cross derrière les gants, soit au niveau de l’oreille, soit au sommet du crâne.

Sans cesse balloté, le Romain faisait étalage de tout son métier, de toute sa ruse pourrait-on même écrire, pour tenter de laisser passer un orage qui ne se dissipait pas. En l’occurrence, accrocher dès que possible, en découdre en étant quasiment à genoux ou encore, repousser le Val-de-Marnais avec l’épaule. Lequel n’en démordait pas et faisait valoir sa puissance, essentiellement à mi-distance mais systématiquement en prenant de soin de ressortir pour ne pas se laisser engluer et perdre inutilement de l’énergie.

Ses entraîneurs veillaient, au demeurant, à maximiser ses initiatives en lui recommandant, dans les phases de corps à corps, de déclencher moins de face et davantage de profil afin de trouver une diversité accrue d’angles de frappe. Dans ces conditions, la digue bâtie vaille que vaille par l’Azzurri commençait dangereusement à se fissurer avant de céder pour de bon, au huitième round, sous une énième salve du Francilien. Le camp transalpin avait alors la sagesse de jeter l’éponge.

« Je suis vraiment content et très fier, se réjouissait légitimement le vainqueur, au micro de RMC Sport. J’étais dans la gestion. J’arrive à mieux réfléchir sur le ring et à prendre mon temps. J’étais conscient que je devais l’avoir à l’usure. Pour cela, j’ai changé ma boxe, notamment en donnant mon bras avant. Je savais comment j’allais le punir. J’avais fait tous mes calculs. » Et, encore une fois, les comptes étaient bons.

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