Le tirage au sort a livré son verdict : nos pugilistes savent qui ils affronteront pour leur entrée en lice lors du tournoi olympique. Le menu s’annonce dans l’ensemble corsé.
C’est Samuel Kistohurry (-57 kg) qui ouvrira le bal, ce samedi 24 juillet. L’Aquitain aura fort à faire face à l’Américain Duke Ragan, vice-champion du monde des coqs en 2017 et qui a, par ailleurs, entamé une carrière professionnelle. Jusque-là, les deux hommes ne s’étaient pas affrontés sur le circuit mais ont tout récemment croisé les gants lors du stage multination qui s’est déroulé à Miyasaki en préambule des Jeux. Verdict ? « Face à lui, Samuel a fini par trouver la solution mais personne n’a vraiment pris l’ascendant, raconte John Dovi, manager général des équipes de France seniors masculines. Cela s’équilibrait mais ce n’était qu’un test-match et pas un combat. Duke Ragan a un style à l’américaine et un bon bras avant que Samuel devra arriver à gérer. C’est jouable en sachant qu’aux Jeux, toutes les catégories sont denses. Il va falloir que Samuel se dépense, je dirais même se défonce et fasse ce qu’il y a à faire pour être au-dessus. Ce ne sera pas facile. »
Billal Bennama, Sofiane Oumiha et Mourad Aliev exemptés de premier tour
Parce qu’il est tête de série, Mourad Aliev (+91 kg) a été exempté de premier tour. Jeudi 29 juillet, il recevra, en huitième de finale, la réplique de Siyovush Zukhurov qu’il n’a jamais rencontré. Le staff a donc étudié le profil du Tadjik sur la base de vidéos. Plutôt petit et quelque peu enrobé, il n’en est pas moins dangereux. « La vigilance sera de mise. Mourad aura intérêt à le maintenir à distance et à ne pas se coller à lui pour éviter que les débats deviennent brouillons », prévient John Dovi.
Enfin, Billal Bennama (-52 kg) et Sofiane Oumiha (-63 kg) ont également été dispensés de seizième de finale et ne feront leur entrée sur scène que le samedi 31 juillet. Ce qui n’est pas forcément un atout, avertit John Dovi : « Ce n’est pas un avantage de devoir patienter toute une semaine ni de rencontrer un adversaire qui, lui, aura déjà un combat dans les jambes. Sachant que Sofiane a de fortes chances de se mesurer à l’Américain Keyshawn Davis qui l’avait battu aux Mondiaux 2019 avant de remporter l’argent. Pour lui comme pour les autres, chaque combat sera une finale. »
En outre, la problématique de la gestion de la préparation est, ici, cruciale. Elle se compose, à raison d’une session quotidienne, de leçons et de séances de sparring avec des rivaux qui ne sont pas dans le même tableau. Le tout en en gardant un peu sous le gant pour éviter toute blessure fatidique.
Retrouvailles finlandaises pour Maïva Hamadouche
Enfin, Maïva Hamadouche (-60 kg), seule boxeuse française qualifiée pour les Jeux, retrouvera, mardi 27 juillet, une vieille connaissance en la personne de la Finlandaise Mira Potkonen, celle-là même qui l’avait dominée en finale des championnats d’Europe 2019 après avoir été médaillée de bronze aux Jeux de Rio. Mais, depuis, l’eau a coulé sous les ponts et la donne a changé. « A l’époque, c’était la première grande compétition internationale amateur de Maïva. La confrontation avait été très serrée et s’était jouée sur très peu de choses. Il lui avait manqué une certaine réflexion au regard des exigences de la boxe amateur, ce qui est maintenant acquis, explique Anthony Veniant, entraîneur national en charge du collectif féminin senior. Là, Maïva est programmée pour que ça se passe différemment. En effet, nous avons bien travaillé sur ce type de boxeuse assez efficace, puissante et qui avance. Maïva sera parée et aura les outils nécessaires pour répondre à ce que la Scandinave lui opposera. » Pour l’emporter, la recette est connue : allier ses qualités de boxeuse professionnelle championne du monde avec le débit de coups et la technique requis en boxe olympique. Une subtile équation que l’Albigeoise maîtrise désormais. Ses derniers entraînements au Japon en attestent, ce dont se félicite Anthony Veniant.