A vingt-et-un printemps, la Française (10 v) a conquis, fin juin, chez elle, à Garges-lès-Gonesse, le sceptre WBC youth des coqs au dépens de la Colombienne Carla Camila Campos Gonzales (5 v, 2 d) battue par jet de l’éponge (5e). Une performance qui confirme son talent autant que sa précocité.
« Franchement, ce premier titre mondial est encourageant pour la suite. Ensuite, on verra pour viser l’Europe. Pourquoi ne pas également monter dans le classement mondial », suggère d’emblée la Francilienne. On l’aura compris, elle a l’ambition chevillée aux gants. Un posture légitime tant ses qualités pugilistiques sautent aux yeux. Pour autant, un championnat continental attendra dans la mesure où la détentrice de la couronne EBU de la catégorie est sa copine de club, Johanna Wonyou. Et il est hors de question que ces deux-là s’affrontent, amitié sincère oblige. Ce n’est donc que lorsque la titulaire du poste lorgnera sur autre chose et abandonnera son bien que Jeyssa Marcel sera officiellement candidate à sa succession d’autant qu’elle estime avoir le niveau pour cela. D’ici là, elle a l’intention de briguer d’autres ceintures internationales dans les fédérations majeures à moins qu’auparavant, elle ne défende la sienne si l’opportunité lui en est offerte.
« J’ai énormément pris sur le plan physique et je me suis améliorée sur le plan tactique »
Face à la Sud-Américaine, qui est allée au tapis dans la troisième reprise avant que son coin ne décide d’arrêter les frais dans la cinquième, la Val-d’Oisienne a récité sar partition sans anicroche. « Je l’ai maîtrisée du début à la fin en imprimant mon rythme et en occupant le centre du ring l’essentiel du temps, explique-t-elle. Franchement, je pense l’avoir vraiment surprise car je ne lui même pas laissé l’opportunité de me mettre un petit bras avant et encore moins de déployer sa boxe. Je l’ai frustrée et elle n’a jamais pu se libérer. » Dit autrement, la Tricolore a imposé son aisance et sa fluidité gestuelles.
Sachant qu’elle évolue dans la catégorie inférieure après avoir été sacrée au niveau national en super-coqs, en décembre 2021. Une descente de poids qui ne lui posé aucun problème tant elle correspond à sa morphologie naturelle. A la clef, un sacrosaint rapport vitesse-puissance forcément plus à son avantage. Un stage effectué en Thaïlande, en mars et en avril derniers, est venu opportunément confirmer la tendance : « J’ai énormément pris sur le plan physique, confirme la Française. En effet, quand on passe pro, la première année, on est un peu sur ses gardes et l’on est en train de se découvrir. Or, en ce qui me concerne, au début, j’ai beaucoup rencontré de filles originaires des pays de l’Est, pas super fortes techniquement mais vaillantes. Il fallait donc que j’acquière plus de cardio et que j’aie davantage de volume. Par ailleurs, je me suis améliorée sur le plan tactique. J’arrive mieux à déployer une stratégie tout au long du combat et à gérer mon effort. » Cela s’est vu.
