Le 28 octobre, en Allemagne, le Français (15 v, 2 n, 2 d) a fait match nul (93-95, 94-94, 95-95) devant le local, Leon Harth (22 v, 1 n, 5 d), alors que les ceintures IBF Européenne (vacante) et WBA Continentale des lourds-légers étaient en jeu. Il méritait assurément mieux.
Détenteur de la couronne de l’Union européenne après sa victoire avant la limite face à Olivier Vautrain, en mars 2022, le Français ne l’a jamais défendue. En effet, le camp de son challenger officiel, l’Italien Lucas d’Ortenzi, avait remporté les enchères mais lui avait proposé une bourse d’un montant dérisoire, bien inférieure à celle qu’il avait perçue lorsqu’il avait conquis le titre. Si bien que le tenant a préféré abandonner son bien, quitte à ne plus figurer dans les classements de l’EBU. Il n’a pas, pour autant, le sentiment d’avoir perdu son temps car son manager, Mehdi Ameur, lui a trouvé des combats certes sans enjeu. Jusqu’à celui contre Leon Harth.
Sauf qu’outre-Rhin, celui qui est adjoint technique à la Mairie de Fontenay-sous-Bois a le sentiment désagréable de s’être fait spolier. Il a du mal à comprendre comment en ayant fait compter deux fois son rival, touché au visage aux troisième et au cinquième rounds, il a pu ne pas être désigné vainqueur. D’autant que, sur le ring, il a été fidèle à lui-même.
Poursuivre l’aventure entre seize cordes même s’il faut de nouveau aller à l’étranger
« J’étais toujours sur l’attaque, raconte-t-il. J’ai imprimé mon rythme, lequel était assez élevé et cela a fatigué mon adversaire. C’est moi qui ai avancé l’essentiel du temps en effectuant des rotations du buste. Parfois, je l’ai délibérément laissé prendre l’initiative pour qu’il tombe dans le piège et qu’il se fasse durement contrer en crochets courts. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé. Je me suis toujours efforcé d’être propre dans mes actions avec une garde hermétique tandis que lui se collait systématiquement dès qu’il était malmené. Il s’accrochait et me donnait énormément de coups derrière la tête. Et il n’a reçu aucun avertissement. Suite à ce verdict, je suis remontré comme une pendule pour ne pas dire comme une horloge », sourit amèrement le Tricolore, conscient que Leon Harth étant l’organisateur de sa propre soirée, il eut été difficile de le déclarer perdant. De même, vu le déroulé de la confrontation, une revanche paraît hautement improbable.
En dépit de cette désillusion et de ses trente-cinq printemps, Jean-Jacques Olivier entend poursuivre l’aventure entre seize cordes. Même s’il lui faut de nouveau aller à l’étranger pour étoffer son palmarès. Le but est de continuer à briguer des ceintures dans l’une des quatre fédérations planétaires majeures. « Je veux avancer et tout ce que l’on me proposera qui sera utile à ma carrière, y compris contre des Français, je l’accepterai », conclut-il, toujours animé par la même flamme.
