Mardi à Boulogne-sur-Mer (Nord-Pas-de-Calais), le fortiche et attachant pugiliste français Romain Jacob remettra en jeu pour la troisième fois son titrede champion d'Europe des super-plume face à l’Ibère Juli Giner. Interview.
Crédit image : Jean-Pierre Brunet, La Voix du Nord
"Comment vous sentez-vous à quelques jours de votre troisième défense européenne ?
- Je me sens très bien, comme d’habitude. J'ai effectué une grosse préparation. Elle s'est bien passée, donc je suis serein et confiant à la fois.
- Comment abordez-vous ce duel sur le plan psychologique ?
- Forcément, quand on est champion on a plus de confiance. J'acquiers de l'expérience à chacun de mes combats. Ça me permet de mieux gérer le stress et la pression d’avant-combat, d'être meilleur à chaque fois que je boxe.
- Que vous reste-t-il à faire jusqu'au jour "J" ?
- Juste de l'entretien. Ne plus forcer, bien gérer le poids avec des footings et garder le rythme avec des petites leçons. C'est le calme avant la tempête. Je récupère de la grosse préparation et je recharge les batteries avant de faire un dernier gros effort.
- Que pensez-vous de Julian Giner Aroyo ?
- J'ai visionné quelques rounds sur des vidéos. C'est un boxeur dur au mal et assez puissant. Il possède un bon physique, c'est un adversaire dont il faudra se méfier.
- Que devrez-vous faire devant lui ?
- Boxer en patron et montrer que je suis le champion. On adaptera la tactique dès la fin du premier round.
- Pouvez-vous nous décrire votre style comme pugiliste ?
- Je suis un boxeur plutôt technique, assez rapide, vif de bras et assez précis.
Crédit image : Jean-Pierre Brunet, La Voix du Nord
- C'est quoi le coup parfait ?
- (Il rit). Celui qui met knockout l'adversaire.
- Dans le vestiaire, le jour du combat, quelle est la dernière chose que vous faites, avant de sortir au ring ?
- Une petite accolade avec mon père et mon oncle, puis une petite prière.
- Vous aimez boxer devant votre public ?
- Oui bien sûr. Nous avons un public fantastique. Des aficionados qui suivent la boxe depuis trois générations. On sent une vraie ferveur. De nombreux bénévoles viennent toujours nous prêter mains fortes sans compter, donc nous essayons de leur donner du bonheur. C'est un public génial et on leur rend la monnaie avec des beaux combats.
- Quelle sera la suite après le 10 novembre ?
- (Il marque une pause). Je ne sais pas encore, il n'y a rien d'officiel. Je ne parle jamais de la suite car la boxe est un sport aléatoire. Je laisse le soin à mon entourage, qui gère l’extra-sportif, de répondre à cette question après mon championnat d'Europe.
- Êtes-vous prêt à affronter n'importe quel rival au niveau mondial ?
- Oui, si on me propose de disputer un championnat du monde, il faudra saisir cette opportunité. J'arrive dans la force de l'âge. Tous les adversaires sont bons à prendre, surtout pour le titre suprême.
- Certains vous voient comme la grande star de la boxe en France, qu'en pensez-vous ?
- Le terme est un peu fort. Disons que je fais partie des boxeurs tricolores qui peuvent faire revenir la boxe sur le devant de la scène dans l'Hexagone.
- Avez-vous déjà pensé à votre après carrière ?
- Pour le moment, pas vraiment. J'ai un emploi à l'agglomération du Calaisis et j'espère reprendre les reines de l'entraînement avec mon papa et mon oncle, pour perpétuer la tradition du travail entrepris par mon grand-père.
- Le mot de la fin ?
- Suivez nombreux mon championnat d'Europe et continuez à encourager les boxeurs français !"
Propos recueillis par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images : Jean-Pierre Brunet, La Voix du Nord