ITW Michel Mothmora

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Michel Mothmora a vécu des derniers jours agités. Très agités. Et surtout riches en émotions. Il y a eu la frustration et la grande déception, après le report du combat pour la ceinture  WBF des moyens, qui aurait dû l'opposer à Isaac Rodrigues, le 19 juin au Brésil. Et puis le soulagement puisque l'Oratien disputera un championnat d'Europe-WBO, ce vendredi 12 juin à Tartu (Estonie), face au tenant du titre, le solide Russe Artur Akavov.

"Depuis quand savez-vous que vous disputerez ce championnat d'Europe-WBO ?

- Officieusement, on en parle depuis une semaine et c'est officiel depuis vendredi. Il fallait trouver une solution après le report de mon combat au Brésil. Michel (Chagnoux), mon entraîneur,a trouvé ce championnat d'Europe-WBO. C'est une superbe opportunité sportive et également une aubaine financière.

- Car financièrement, vous aviez pris de gros risques en vue de la ceinture mondiale WBF…

- On avait tablé sur un budget prévisionnel de 16.500 €. J'avais le soutien des partenaires privés et publics. Mais il faut par exemple attendre pour toucher les subventions publiques. J'ai donc avancé les frais. Et je me suis retrouvé plus que dans le rouge. Cela a été une galère. Ma carte a été bloquée, j'ai même vu un chèque de 42 € refusé par la banque. J'ai refait quelques marchés (ndlr : comme charcutier-traiteur), j'ai réussi à travailler mais je n'avais même pas assez pour mon fond de caisse. Ma famille, mes proches m'ont aidé.

- Ces jours n'ont donc pas été faciles à vivre…

- Je ne voulais parler à personne. Dès qu'on évoquait ce combat, les larmes me montaient aux yeux. Et je ne voulais pas pleurer pour ça. Pendant, quatre, cinq jours, cela m'a beaucoup affecté. Et puis, je me suis mis un coup de pied aux fesses. Il fallait bien que je trouve une solution pour pouvoir acheter une brique de lait pour le petit-déjeuner de mes enfants.

- Vous êtes vous senti soutenu durant cette période ?

- J'ai reçu pas mal de messages de soutiens comme " Ne t'inquiète pas, tu vas te relever. " Mais je n'ai pas le choix. J'ai mis ma famille dans la galère, dans une situation à la limite de la précarité. C'est très dur à vivre. Et c'est encore plus dur de se relever. Je suis un athlète de haut niveau mais en France, on ne peut pas vivre de la boxe.

- Êtes-vous prêt aujourd'hui à disputer un championnat d'Europe-WBO ?

- Oui. Si je n'avais pas été dans la continuité de ma préparation en vue de la ceinture mondiale WBF, je n'aurais pas accepté. Il faut rester lucide, les risques sont calculés. Je me sens prêt, je suis confiant. Physiquement, je suis bien. Pour la première fois, j'ai effectué une préparation spécifique boxe. Avec des exercices de course, de natation exclusivement en relation avec les efforts à fournir sur un ring. On va voir si ça va payer. Je suis aussi parti au Bénin pendant un peu plus d'une semaine. Cela a été difficile, il faisait très chaud. J'ai bien travaillé. Et puis ça a été une belle leçon de vie. C'était vraiment très enrichissant. »

- Que savez-vous du Russe Artur Akavov, qui reste sur trois défenses victorieuses par K.-O. de sa ceinture européenne WBO ?

- J'ai vu pas mal de vidéos de lui. Déjà, c'est un gaucher. Je n'en ai pas rencontré beaucoup, que ce soit en amateurs ou en pros. Leur position de garde, leurs déplacements sont différents. Il travaille beaucoup au corps. J'ai vu qu'il aimait bien chatouiller ses adversaires au niveau du foie. C'est pour ça que j'ai encore accentué mon travail autour de ma ceinture abdominale depuis que je sais que je vais disputer ce championnat d'Europe. Son style me convient. Il est plus petit que moi, j'ai une plus grande allonge. On verra comment ça se passera quand on sera face à face sur le ring. Mais en toute modestie, je pense que j'ai plus de qualités pugilistiques et athlétiques que ses derniers adversaires. C'étaient des bons boxeurs mais ils ne m'ont pas paru très convaincants. Ils étaient des proies pour lui. Moi, je n'y vais pas pour subir".

Michel Mothmora

- Français.
- 35 ans.
- Droitier.
- 27 victoires
(dont 10 avant la limite).
- 23 défaites.
- Dernier combat : victoire par arrêt de l'arbitre au 6e round face à l'Allemand Baker Barakat, le 27 mars 2015 à Châteauneuf-sur-Loire.

Artur Akavov

- Russe.
- 27 ans.
- Gaucher.
- 13 victoires
(dont 5 avant la limite).
- 1 défaite.
- Dernier combat : victoire par arrêt de l'arbitre au 7e round face au Géorgien David Makaradze, le 21 mars 2015 à Tallin (Estonie).

Propos recueillis par François Bellot

Source : La Nouvelle République

 

 

 

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