ITW Georges Ory

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

 

Le champion de France des coqs (8 v, 1 n, 2 d) confirme chez les professionnels les espoirs qu’il suscitait dans les rangs amateurs. Conscient d’avoir franchi un palier, il aspire désormais à briller sur la scène continentale.
 
 
« Vous voilà champion de France, de quoi lancer définitivement votre carrière chez les professionnels…
 
- Oui, c’est une très bonne chose. Ce titre, c’est quelque chose que je voulais vraiment. Pour moi, il est en effet important d’être champion de France. Je suis très content. Je n’ai jamais douté de mon niveau. A mes yeux, je l’ai toujours eu. Simplement, par le passé, j’ai été un peu lésé lors de certains combats. Je suis un gros bosseur et j’ai beaucoup progressé techniquement. A la salle, nous avons mis l’accent sur la précision, la puissance mais aussi sur les moyens de défense et les contre-attaques. Par ailleurs, je prends un peu plus le temps de construire mes combats. Tout cela explique que je me sois sensiblement amélioré. Aujourd’hui, je pense être un boxeur assez complet. Je suis capable d’avancer, de reculer, de boxer en contre etc. Autant de choses que, tactiquement, j’arrivais moins à faire auparavant.
 
- Que vous a-t-il manqué pour être le numéro un de votre catégorie en amateurs ?
 
Je pense avoir été victime de décisions parfois contestables. Par ailleurs, j’étais moins bon techniquement que je ne le suis à présent. Quand j’étais en équipe de France, j’ai en effet beaucoup bossé la technique mais je n’ai jamais tellement su mettre cela en application. En revanche, et je ne sais pas pourquoi, lorsque je suis passé pro, j’ai explosé. En fait, le travail effectué en équipe de France m’a beaucoup servi pour la suite. Sans compter l’expérience que j’ai pu emmagasiner lors des tournois internationaux.
 
« Je prends autant de plaisir en pros qu’en amateurs »
 
- La conquête du titre national, aux dépens de Jérémy Beccu, le 19 mai dernier, à Pont-Audemer, a eu lieu dans des circonstances très particulières…
 
- Effectivement car la femme de mon entraîneur, Patric Bahamed Atlan, est décédée quelques jours après. Cela m’a beaucoup touché car il s’occupait d’elle depuis plusieurs années parce qu’elle était malade. Cela n’a pas été facile de monter sur le ring. C’était une situation inhabituelle. On marchait un peu sur des œufs. On ne savait pas comme cela allait se passer d’autant que son état de santé s’était déjà sensiblement dégradé. Patric l’a ressenti encore plus que moi et je tiens à lui rendre hommage d’avoir fait abstraction de tout cela le temps du combat. Je suis content d’avoir remporté cette ceinture avant qu’elle ne parte… Elle a su que je suis devenu champion de France. Si j’ai pu la rendre un peu heureuse…
 
- Pourquoi êtes-vous passé pro en 2013, quitte à renoncer à une possible qualification pour les JO de Rio ?
 
Parce que j’ai été dégouté par ma défaite face à Marcus Gevia, en demi-finale des championnats de France amateurs. En outre, j’avais des problèmes pour faire la limite des -49 kg. Or, il restait encore trois ans à tenir, ce qui est quand même très très long. Je prends autant de plaisir à boxer en pros qu’en amateurs. En revanche, il est sûr que le fait d’avoir plus de rounds pour gérer ses combats met moins de pression alors qu’en amateurs, si on perd la première reprise, on est déjà mal embarqué.
 
- Quels sont vos projets désormais ?
 
- J’attends de voir la suite et de savoir comment les choses vont se dérouler. Pour l’instant, je n’ai pas de challenger officiel. Il faut dire que nous ne sommes que trois dans la catégorie, Nordine Oubaali, qui est tout proche d’une chance mondiale, Jérémy Beccu et moi. Le but, ce n’est pas d’affronter de nouveau Jérémy d’autant que nous nous déjà sommes rencontrés à plusieurs reprises, aussi bien en amateurs qu’en pros. Aujourd’hui, je suis classé numéro onze pour disputer le titre de l’Union européenne et après en avoir discuté avec mon promoteur Gerard Teysseron, je pense que nous allons davantage nous diriger vers cette option.
 
« La ceinture de l’UE est accessible »
 
- Pensez-vous avoir le niveau européen ?
 
- En tout cas, je pense ne pas en être trop loin. A mes yeux, la ceinture de l’UE est accessible mais à condition d’effectuer une préparation bien adaptée avec de très bons sparring-partners. Dans l’optique d’une opportunité continentale, je vais mettre l’accent sur ma capacité à avancer et à davantage rester au contact au lieu de boxer sur les jambes et de partir après avoir touché. Par contre, je n’ai pas l’expérience des combats en douze rounds.
 
 
- Où en êtes-vous professionnellement ?
 
- Je suis agent de stade à la Mairie d’Angers. Je suis en CDI et titulaire mais, pour l’instant, je ne bénéficie pas d’aménagements horaires, ce qui est parfois compliqué pour pouvoir m’entraîner comme il le faudrait. Par exemple, quand je vais mettre les gants à Saint-Nazaire, je rentre chez moi vers 23 h 30 et, le lendemain, je me lève à 6 h 30 pour aller au travail. Lors de mon dernier championnat de France, j’ai pu prendre un congé sans solde mais le problème, c’est que durant ces périodes, je n’ai aucune couverture sociale. Ce qui n’est pas possible d’autant que j’ai une femme et des enfants. J’ai fait une demande depuis deux ans auprès de la Municipalité et nous devons en discuter. J’ai bon espoir que les choses aboutissent. Il est notamment question que je change de poste pour avoir davantage de souplesse dans la gestion de mon emploi du temps et mieux concilier mon emploi et ma carrière de boxeur ».
 
Propos recueillis par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram