ITW Anthony Chapat

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Le champion de France professionnel des mouches (4 v) ronge son frein, faute d’avoir des opportunités sportives et professionnelles. A vingt-trois ans, le sociétaire de l’US Montargoise espère ardemment que sa situation va se décanter dans les prochains mois.
 
 
« Vous n’avez toujours pas remis en jeu votre ceinture nationale conquise en décembre dernier…
 
- Non, effectivement. Je devais la défendre face à mon challenger officiel, Sébastian Iacobas, d’abord le 29 juillet. Son club de Fontenay-sous-Bois avait gagné les enchères. Je m’étais préparé pour cette échéance en descendant au poids mais une semaine avant, on a appris que le combat n’aurait pas lieu à cette date. Une autre était prévue, le 6 octobre, mais le match a été récemment annulé car mon challenger doit s’engager dans les rangs de l’Armée.
 
- Dans ces conditions, quelles sont les perspectives ?
 
- L’idée serait plutôt d’affronter de nouveau Zakarian Elaissaoui, contre qui j’avais remporté le titre, afin de pouvoir boxer. Et ce, même si ce serait la troisième fois que nous affronterions. Il faut savoir que depuis la conquête de la ceinture, en décembre dernier, je n’ai disputé qu’un seul combat, en six rounds, devant le Serbe Nemanja Sabljov, le 1er avril dernier, chez moi, à Montargis. Je n’ai pas eu d’autre opportunité. Et, pour l’instant, je n’ai pas de combat prévu à la rentrée. J’attends qu’un autre challenger officiel soit désigné. J’aimerais défendre ma ceinture à Montargis, en fin d’année.
 
« Je suis prêt à aller boxer à l’étranger »
 
- Seriez-vous prêt à aller boxer à l’étranger ?
 
- Oui, si la bourse est décente et que l’on me laisse le temps de me préparer comme il convient. Et puis, il faut que sportivement, l’opportunité soit intéressante aussi bien pour moi que pour mon adversaire. Affronter quelqu’un d’un niveau que je n’ai pas encore n’aurait en effet pas de sens. Par ailleurs, pourquoi ne pas allez faire des séances de sparring dans d’autres salles en France si cela est compatible avec mon emploi du temps et faisable financièrement ? Je n’ai pas de promoteur et je ne suis en négociation avec personne. L’idéal serait d’en avoir un qui puisse m’aider lors des préparations et me trouver des combats.
 
 
- Évoluer dans une petite catégorie ne facilite pas les choses…
 
- Non. Le fait d’être contraint rencontrer souvent les mêmes adversaires ne fait pas rêver les foules.
 
- Monter de catégorie vous ouvrirait-il d’autres portes ?
 
- Pour moment, j’arrive à faire le poids sans problème et je me sens bien en mouches. Alors pourquoi changer ?
 
- Qu’avez-vous travaillé plus spécifiquement à la salle au cours des derniers mois ?
 
- J’ai bossé sur le plan physique pour prendre un peu de masse musculaire. J’ai l’impression d’avoir progressé dans ce domaine, de frapper un peu plus fort et d’être mieux campé sur mes appuis afin que chaque coup fasse mal. J’ai également mis l’accent sur mon bras avant et travaillé mon jab. A présent, il faut aussi que j’améliore l’aspect défensif pour ne pas baisser les mains au fil des rounds et ne plus avoir le menton en l’air.
 
« Je n’arrive pas trop à me situer »
 
- Pensez-vous être loin du niveau européen ?
 
- Pour le moment, je n’arrive pas trop à me situer car je n’ai disputé qu’un championnat de France et je n’ai pas tellement d’expérience. Ce n’est pas au bout de quatre combats que l’on peut prétendre avoir le niveau européen. C’est quand même une marche importante. Il faut me laisser encore une ou deux années pour progresser et voir ensuite. Je n’ai pas envie de brûler les étapes au risque de dégringoler.
 
- Où en êtes-vous professionnellement ?
 
- Je bénéficiais d’un contrat d’avenir avec mon club de l’US Montargoise, lequel s’est terminé en 2016. Il n’a pas été renouvelé fauté de moyens car il s’agissait d’un contrat aidé, financé en grande partie par l’État. J’entraînais les jeunes du club et j’assurais diverses prestations auprès de structures extérieures, notamment des établissements scolaires. Ensuite, la saison dernière, je n’ai travaillé que vingt-cinq heures par mois. Je m’occupais des jeunes dans le cadre du temps périscolaire. Si bien qu’en ce moment, je n’ai rien du tout et je suis au chômage. J’aimerais bien trouver quelque chose de sérieux, un CDI qui me permette de gagner ma vie et de m’entraîner d’autant que je vais prochainement être papa. A la rentrée, il est question que je signe un contrat d’un an en tant qu’éducateur dans un lycée professionnel qui accueille des jeunes en difficulté. Je suis en effet titulaire des BPJEPS Activités physiques pour tous et Boxe.
 
- Songez-vous à arrêter votre carrière si les choses ne se décantent pas ?
 
- J’avoue que j’y ai déjà pensé. Il est vrai qu’à un moment donné, sur le plan financier, on a envie de dire stop pour trouver coûte que coûte du boulot et gagner de quoi vivre. Mais sportivement parlant, il y a toujours la même flamme. Le moral est là même s’il est difficile de rester focalisé sur la boxe si, financièrement, je ne peux pas m’en sortir. Je me donne encore un an ou deux pour voir. Quand je n’ai pas de combat en vue, il est parfois dur d’aller s’entraîner mais je me dis que si je ne m’entraîne pas, je ne serai pas au top. C’est pourquoi je vais à la salle tous les jours, du lundi au vendredi ».
 
Propos recueillis par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

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