Le Français (12 v) n’a pas fait de quartier en étrillant prestement par K.-O. (2e) le Mexicain Luis Pina (25 v, 2 d), le 11 octobre, à Orléans. Il a ainsi conservé avec la manière sa ceinture WBC youth des moyens. En attendant mieux.


Alors que retentissait le premier coup de gong, Luis Pina faisait fi du pedigree du Français et ne se démontait pas. Il attaquait gaillardement avec ses longs segments et s’offrait même le luxe, dans la première reprise, de toucher le champion d’une droite. Il en fallait certes notoirement plus pour ébranler le quart de finaliste des Jeux de Rio mais pas plus pour le titiller et, disons-le, le piquer au vif. Dès lors, le Tricolore se montrait nettement plus mobile du buste et lâchait les chevaux après avoir passé la minute initiale du duel à prendre le pouls de son rival en veillant toutefois à bloquer les coups du Latino. Sa partition virait alors rapidement au récital. Il faisait la différence grâce à sa vitesse de bras, à sa puissance, bien sûr, mais surtout à sa faculté à toucher sous tous les angles en désaxant lors de ses attaques. Bien protégé derrière sa garde haute, Christian Mbilli se rapprochait de Luis Pina pour que s’abatte sur lui une grêle de coups venus de toutes parts. Forcément, le challenger ne put tout endiguer et fut crucifié sur un enchaînement crochet du droit au flanc - uppercut qui le laissa groggy au tapis pour bien plus que le compte.


« Christian a été parfois un peu trop fougueux. Cela manque encore de finesse technique, relativisait John Dovi, manager général des équipes de France masculines. Il ne faut pas qu’il mette des coups durs à chaque mouvement. Il se laisse encore embarquer par son tempérament. » L’entraîneur canadien Marc Ramsey avait beau, lui non plus, n’être qu’à moitié satisfait de la prestation de son protégé, lui reprochant notamment des transitions phase défensive - phase offensive trop lentes, l’ancien membre de la Team Solide a une fois encore rempli son contrat en se montrant somme toute étincelant.
« En 2020, on sera au bord d’un championnat du monde »
« On n’est pas payé à l’heure, expliquait-il en descendant du ring. S’il y a moyen d’abréger le combat, je le fais automatiquement. J’ai pu analyser mon adversaire dès le début et voir directement ses faiblesses. Le Mexicain boxait beaucoup à l’arrache. Il a fait une erreur et il l’a payée. » On l’avait effectivement remarqué… Toujours est-il que l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices : « Les résultats suivent et c’est l’essentiel, se félicitait-il au micro de RMC Sport. Ce n’est qu’une étape. Je ne compte pas en rester là. C’est une affaire à suivre. L’objectif ultime, c’est d’être champion du monde et, derrière, de réunir toutes les ceintures. Mais, aujourd’hui, j’ai encore du travail. En 2020, on sera au bord d’un championnat du monde. Malheureusement pour moi, l’aventure olympique s’est arrêtée en quart de finale. Cela n’arrivera plus. Je ne passerai plus à côté d’une médaille ou d’un titre. C’est une erreur qui ne se reproduira plus jamais. » Personne n’en doute.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Asloum Event