Le Français (-57 kg) a su boxer avec sa tête pour vaincre l’impétueux Moldave Ocoman Danil, en seizième de finale des championnats du monde juniors, à La Nucia, en Espagne.
C’est le genre de duel qu’aucun pugiliste digne de ce nom n’apprécie. A savoir, recevoir la réplique d’un adversaire au style en rien académique et à la tactique monolithique. En l’occurrence, avancer droit devant, quoi qu’il en coûte, certes sans jamais tergiverser mais sans jamais non plus réfléchir ni essayer de construire la moindre action. Tel est le profil ultra offensif et bagarreur de Ocoman Danil, à l’évidence davantage adepte du pugilat que du noble art. Dès le gong libérateur, il a d’ailleurs lâché les chevaux en se ruant à l’attaque et en délivrant des coups de partout qui n’avaient ni le mérité de l’efficacité et de la précision ni la saveur de l’élégance gestuelle. En somme, cela partait de tous côtés comme si l’on avait affaire à un chiffonnier. Le Moldave agrémentait sa prestation du panel complet des irrégularités possibles. Poussettes, accrochages, coups de coude, ruades tête en avant… : rien ne manquait à l’appel.
« Il a fait le combat qu’il fallait »
Dans ces conditions, le Tricolore faisait preuve d’une belle lucidité en optant pour la moins mauvaise stratégie : exploiter sa vitesse de bras pour inscrire une ou deux touches nettes et sans bavure avant que son rival, emporté par son élan, ne soit sur lui puis le neutraliser avec les moyens du bord et en se collant à lui dans les corps à corps avant de repartir pour une nouvelle séquence identique. Certes, les deux hommes écopaient, dans le round initial, d’un avertissement chacun puis le Moldave se faisait de nouveau sanctionner dans la deuxième reprise et dans la troisième. La fois de trop puisqu’elle était synonyme de disqualification méritée. En effet, l’arbitre jugeait, à raison, que sa manière de faire, à mille lieues des standards de la discipline, était trop dangereuse et susceptible de blesser l’Isérois.
Lequel l’emportait fort logiquement alors qu’il était, au demeurant, largement en tête au pointage. « Marwan a été très malin, se félicite Mohamed Taleb, entraîneur national responsable du collectif masculin jeunes. Il a fait le combat qu’il fallait même s’il aurait pu encore mieux se déplacer latéralement pour éviter les charges d’Ocoman Danil. »
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