Iacobas le précoce

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A vingt ans, Sébastien Iacobas (4 v, 1 n, 1 d) s’est emparé de la ceinture vacante de champion de France professionnel des coqs, abandonnée par Georges Ory. Pour cela, il a battu aux points, à l’unanimité des juges (97-92, 97-93, 97-92), Daniel Martins (3 v, 3 n, 5d), le 20 avril, à Fontenay-sous-Bois.
 
 
Ce duel francilien mettait aux prises deux pugilistes aux styles quelque peu similaires, en l’occurrence, deux battants plus ou moins organisés. En effet, l’entame de la confrontation en augurait le scénario : l’un et l’autre ne temporisaient nullement et se ruaient alternativement à l’attaque. Hélas, ces initiatives mutuelles se soldaient, la plupart du temps, par des accrochages qui hachaient à l’excès les débats. Néanmoins, porté par son public, Sébastien Iacobas était celui qui avançait et qui se montrait le plus actif. Bien sûr, Daniel Martins répliquait avec l’entrain qui sied à un cochallenger au titre national mais il tournait et, surtout, reculait, ses remises se limitant le plus souvent à des directs du bras avant parfois suivis d’une droite. Battling Seb, lui, enchaînait et s’efforçait de construire en soignant ses préparations d’attaque. Il n’empêche, les échanges se résumaient à un toi, à moi émaillé d’irrégularités récurrentes. L’arbitre intervenait d’ailleurs fréquemment pour tenter de ramener les duellistes à plus de rigueur. En vain. Le combat avait au moins le mérite d’être intense, équilibré et donc indécis.
 
Un an d’absence et un premier dix rounds
 
A ce jeu, le Fontenaysien trouvait la parade par intermittence : pour ne pas se laisser engluer par son rival, il désaxait immédiatement en sortie d’attaque ou bien effectuait le pas de retrait qui s’imposait. Ce qui, en outre, empêchait Daniel Martins de le cadrer. Dans la sixième, Sébastien Iacobas travaillait davantage en uppercut et changeait de garde, ses gauches au corps éprouvant son adversaire, lequel paraissait quelque peu émoussé physiquement. Dans son ensemble, la deuxième partie de la confrontation était à l’avantage du sociétaire de l’US Fontenaysienne qui comprenait que le salut était à mi-distance et non pas systématiquement de près. Son coin le sommait d’ailleurs d’être « intelligent » et de ne pas se jeter. Sans cesse sous le pressing du Val-de-Marnais, de surcroît plus précis, Daniel Martins, moins puissant alors qu’il descendait des super-coqs, ne se montrait pas suffisamment tranchant avec ses crochets pour véritablement repousser son opposant, se donner de l’air et inverser la tendance. Dans les deux derniers opus, Sébastien Iacobas, qui écopait, tout comme son contradicteur, d’un avertissement, ne se désunissait pas et conservait fort logiquement son avance sur les bulletins des juges pour donner corps à son rêve.
 
Une performance d’autant plus remarquable qu’il n’avait pas boxé depuis un an, notamment parce qu’il a effectué ses classes pour intégrer le corps des sapeurs-pompiers de Paris. Sachant, par ailleurs, qu’il n’avait jusque-là jamais disputé de combat de plus de… quatre rounds au cours de sa jeune carrière. « Sébastien a fait son boulot, se félicitait son entraîneur, Mehdi Labdouni. Il a beaucoup de potentiel et tout pour réussir. Parfois, il a la tête un peu dure (sourire) mais c’est un garçon travailleur et très sérieux à l’entraînement. A présent, j’aimerais qu’il défende sa ceinture deux ou trois fois même si la catégorie n’est pas très riche. »
 
De son côté, Daniel Martins désapprouvait, tout comme ses coachs, le pointage. Cependant, il reconnaissait, à demi-mots, qu’il avait quelque peu flanché au pied du mur en n’ayant peut-être pas fait tout ce qu’il fallait pour décrocher le Graal.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

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