Hamadouche vise Tokyo

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La championne du monde IBF des super-plumes (20 v, 1 d) a fait le choix de se lancer dans un projet olympique qui lui tient à cœur. Elle ambitionne tout bonnement de monter sur le podium des JO de Tokyo en 2020. Un défi de taille et à la mesure de sa personnalité. Elle s’en explique.
 
 
« Que devenez-vous ?
 
- Mon projet de combattre aux États-Unis prend un peu de retard. En effet, je devais partir là-bas pour y remettre en jeu ma ceinture, notamment à Las Vegas, mais j’ai essuyé quelques refus. Il était question que j’affronte Mikaela Mayer dans le cadre d’une réunion organisée par Top Rank mais elle n’a pas accepté. Ensuite, il était prévu que je boxe lors d’un grand gala exclusivement féminin mais là, c’est l’organisation qui a pris du retard. Je ne sais pas quelles adversaires j’aurais combattues mais pour moi, cet aspect est du détail car j’ai la capacité de prendre tout le monde. L’essentiel était vraiment de montrer mon potentiel aux Américains. Ceci dit, il est sûre que j’irai aux USA car je suis la numéro une mondiale de la catégorie, toutes fédérations confondues. En attendant, je vais voir s’il est possible de boxer avant le mois de juillet. Il s’agira sûrement d’une défense, laquelle aura très probablement lieu en France.
 
- Et ensuite ?
 
- Je souhaite revenir en équipe de France pour tenter de décrocher ma sélection aux Jeux de 2020 en légères (-60 kg). Cela pourrait me permettre de compléter mon palmarès. L’objectif est donc de pouvoir être sélectionnée pour les prochains championnats du monde qui devraient être qualificatifs pour les Jeux. Si tel était le cas, j’irais pour réussir à me qualifier pour Tokyo et je pourrais ainsi poursuivre ma carrière en boxe professionnelle avant de me focaliser de nouveau sur la préparation des Jeux où je viserais bien évidemment une médaille. En revanche, la possibilité de concilier boxe professionnelle et boxe amateur serait beaucoup plus compliquée si je devais passer par d’autres modes de qualification qui n’ont, aujourd’hui, toujours pas été arrêtés.
 
 
- C’est un sacré pari…
 
- Je sais où j’en suis et quel est mon niveau chez les pros. Je sais aussi le potentiel que j’ai. Je n’aurai pas de mal à faire le reste par la suite. Mais il est vrai que c’est un challenge dans la mesure où j’ai vraiment une boxe professionnelle. En outre, je m’éclate en pros et j’y réalise des performances. Mais, encore une fois, le but d’un champion, c’est aussi de se fixer des challenges. Pourquoi en avoir peur ? Certains diront que j’ai raison, d’autres que j’ai tort. Je suis curieuse de tenter l’expérience et l’aventure afin de voir ce que cela va donner. Je pense que pour moi, ce sera intéressant. J’y vais pour gagner. Je n’ai pas peur de l’échec mais je dois respecter les étapes fixées par la Direction technique nationale.
 
« Je pars sûre de moi car je sais que ce que je fais là »
 
- Comment cela va se passer concrètement ?
 
- A partir de juillet, je devrais suivre des stages avec l’équipe de France et participer à des tournois internationaux me permettant de décrocher ma sélection pour les championnats du monde.
 
- On se souvient que votre boxe très fougueuse vous avait empêchée de briller en amateurs. Qu’est-ce qui est susceptible de changer pour que, cette fois, vous puissiez performer ?
 
- Il ne faut pas oublier que lorsque je suis arrivée en amateurs, je venais de la boxe pieds-poings. Je n’avais pas l’expérience que j’ai aujourd’hui. Avec mes acquis en boxe professionnelle, j’ai désormais une certaine maturité et une certaine technique. Néanmoins, il faudra que je m’adapte au format de trois rounds de trois minutes. Ce n’est pas comme sur un 10x2 où, là, j’arrive à avoir les filles à l’usure en imposant mon rythme et en étant un rouleau compresseur. Je ne suis pas une fille qui prends le temps d’observer l’adversaire. Avec moi, il faut qu’il y ait de l’action. Il va donc falloir que je mette tout ça en place au regard de la boxe amateur, en somme, que je me mette dedans. Si, en plus, j’arrive à intégrer mon efficacité, ce sera parfait. En pros, je boxe pour faire mal et ce sera aussi le cas en amateurs. Je ne boxerai pas uniquement pour toucher. Je pars sûre de moi car je sais que ce que je fais là, je peux le faire en boxe amateur.
 
 
- Pourquoi avoir choisi de vous entraîner à Fontenay-sous-Bois, avec Rachid Labdouni ?
 
- Parce qu’il a des qualités, notamment en ce qui concerne l’aspect technique. Or, il faut aussi que j’évolue et que je m’améliore sur le plan tactico-tactique. L’aspect physique et rentrer sur l’adversaire, ça, je sais faire. Je suis en phase de progression. Je le vois notamment lors des séances de sparring. Je prends moins de coups alors que c’est l’un de mes défauts. J’ai trop tendance à prendre pour donner. Je suis également de plus ne plus propre et précise dans ma boxe ».
 
Propos recueillis par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

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