Moins d’une minute : c’est le temps qu’il a suffi à la Francilienne (19 v, 1 d) pour étriller la Hongroise Gabriella Mezei (9 v, 4 n, 16 d), le 11 novembre, à Orléans. Derrière ce succès express, il faut voir un nouvel élan dans la carrière de la Tricolore.


Maïva Hamadouche n’était plus montée sur le ring depuis le 20 janvier et la défense victorieuse de sa ceinture IBF des super-plumes aux dépens de sa compatriote Myriam Dellal, vaincue aux points, à Levallois. Cette fois, sur le ring du Palais des Sports d’Orléans, la policière de la Compagnie de sécurisation et d’intervention 75 (CSI) a été expéditive. Un coup au foie a eu prestement raison de la résistance de sa rivale magyare du soir. Le très peu de temps passé dans la carré magique ne lui faisait pas pour autant bouder son plaisir : « On ne se rend pas compte mais quand c’est court comme ça, cela signifie que le travail a été fait. J’ai cherché l’efficacité. Et puis je n’ai pas voulu faire durer car il faut respecter l’adversaire. J’avais vraiment envie de remonter sur le ring. Moi, j’ai besoin de boxer régulièrement pour atteindre mes objectifs. J’appréhendais un peu car il fallait que je reprenne mes marques. Cela s’est bien passé. C’est le travail qui paie car tout le monde sait que je m’entraîne énormément. Je suis contente. »


Depuis le début de l’année, la Française a changé beaucoup de choses. Et d’abord d’entraîneur, ce qui n’est pas rien puisqu’elle et son mentor de presque toujours, Sot Mezaache, se sont quittés, certes en bons termes. « Sot avait envie de passer à autre chose et je le comprends, justifie-t-elle. C’est quelqu’un que je respecte beaucoup. Cela fait partie de la vie d’un sportif de haut niveau. Là, j’apprends d’autres choses avec Éric Tormos. Il a la même logique de travail que moi. Nous avons tout pour collaborer. Il va me mener encore plus haut que je ne le suis actuellement. D’ailleurs, j’ai déjà évolué. Cela se verra lors de mes prochains combats. » Le suivant devrait avoir lieu en décembre avec une remise en jeu du titre IBF.
« Réunifier les titres mondiaux et vraiment marquer l’histoire de la boxe »
C’est donc désormais le technicien du Red Star audonien qui office dans le coin d’El Veneno. Avec des axes de travail bien définis : « On bosse beaucoup les déplacements, le cadrage et la capacité à alterner les zones de contact tout en désaxant afin de ne pas être dans la zone de frappe de l’adversaire. Maïva progresse de jour en jour mais il faut que cela devienne des automatismes. Elle va être de plus en plus performante. Je ne trouve pas qu’elle soit particulièrement perméable défensivement d’autant que comme elle est très agressive, les boxeuses en face n’ont pas le temps de donner beaucoup de coups. »


Pour Maïva Hamadouche, il s’agit là d’un « nouveau départ » très probablement avec Brahim Asloum comme promoteur : « Nous avons tout pour continuer ensemble. Nous allons tout faire pour, d’autant que nous avons la même ambition. Je veux réunifier les titres mondiaux et vraiment marquer l’histoire de la boxe en France et à l’étranger. Je vais montrer que je peux le faire. Pour cela, il faut sans arrêt se remettre en question car les filles sont là et m’attendent. Je vais donc devoir m’améliorer sur certains points. Je suis là pour ça. » Nul n’en doute.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Asloum Event