Le 4 novembre, au Zénith de Paris, la Française (20 v, 1 d) a défendu pour la quatrième fois sa ceinture IBF des super-plumes en contraignant la Brésilienne Viviane Obenauf (13 v, 5 d) à l’abandon à l'appel du sixième round. Le tout au terme d’un duel acharné qui a surtout valu par son intensité.










On savait à l’avance à quoi s’en tenir et l’on n’a pas été déçu. Face à la Sud-Américaine du genre téméraire et guère encline à refuser le mano a mano, il était clair qu’il y aurait quelques étincelles dans le carré magique, Porte de la Villette. Et cela n’a pas raté. Les deux protagonistes n’ont, en effet, pris ni le temps ni la peine de se faire des amabilités.










A la clef, une bonne vieille guerre de tranchées dès que le premier coup de gong les eut libérée. Tant mieux pour le spectacle, forcément haletant et enlevé. Les puristes, indécrottables tenants d’un académisme pugilistique qui exclut le à toi à moi comme mode opératoire permanent, eux, resteront sûrement plus sceptiques. Car les coups ont très vite plu de tous côtés de part et d’autre, la Brésilienne étant loin de se poser en victime expiatoire, elle qui a notamment tenu la limite contre Katie Taylor.
« Je suis habituée aux combats durs »
Seulement à ce jeu-là, il était évident qu’elle ne serait pas la plus forte. En tout cas pas en procédant de la sorte. Certes, elle contra durement la Francilienne dans le premier round mais ce sursaut d’orgueil s’avéra, in fine, son chant du cygne. Pourquoi ? Parce qu’elle s’obstinait à rester en face de la sociétaire du Red Star de Saint-Ouen, laquelle avait pour elle un cardio et une puissance nettement supérieurs. Résultat : martelée de toutes parts au corps, la visiteuse fut comptée trois fois dans la deuxième reprise. Dans la suivante, elle comprit que si aller à la baston était une option, il lui fallait au moins être mobile et soigner les sorties d’échanges.










Elle s’y employa. Cela lui permit de rester debout, ce qui n’était, in fine, pas si mal. Il n’empêche, c’est la Tricolore qui prenait irrémédiablement l’ascendant. Non pas par sa supériorité technique mais grâce à son pressing de tous les instants et à un débit de coups plus élevé. Sans compter, donc, son imparable force physique. A la longue, sa rivale avait beau donner tout ce qui lui restait en magasin, cela ne suffisait pas, sauf à faire preuve d’un courage que nul ne lui contestait. Une vertu qui a toutefois ses limites devant une démolisseuse de la trempe de Maïva Hamadouche, Viviane Obenauf renonçant à l’entame du sixième opus.










« Je suis habituée aux combats durs et ce soir, je l’ai encore montré, expliquait la championne du monde. Je ne m’entraîne qu’avec des hommes et cela m’aide. Mon adversaire était là et bien présente. Il faut être deux pour faire un beau combat. » Certes. Néanmoins, à la salle, l’élève d’Éric Tormos met l’accent sur sa capacité à davantage désaxer pour s’exposer a minima. Une moindre perméabilité qui sera précieuse à l’heure d’unifier les titres puisque ce sera très vraisemblablement là son prochain défi.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine