Hamadouche aux forceps

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Mission accomplie pour la Francilienne (15 v, 1 d) qui n’a pas failli, le 21 janvier, sur le ring de Levallois. Elle a conservé sa ceinture IBF des super-plumes en dominant par K.-O. technique à l’appel de la neuvième reprise la vaillante Bulgare Milena Koleva (9 v, 1 n, 7 d).
 
 
« Y a-t-il un endroit où l’on peut pleurer ? », demande, en blaguant, Maïva Hamadouche, une fois de retour au vestiaire. L’humour n’est pas vraiment de circonstance. La Française sait que c’est un miracle qu’elle soit là, au Palais des Sports Marcel Cerdan, comme co-tête d’affiche du gala organisé par son promoteur, Malamine Koné. La nuit précédente, elle filait en effet à l’hôpital en scooter avec son entraîneur Sot Mezaache. Victime d’une infection urinaire, en larmes, elle se voyait déjà déclarer forfait. Finalement, à huit heures du matin, elle décidait d’en découdre, quitte à ne monter sur le ring qu’avec une petite heure de sommeil glanée l’après-midi, durant une sieste de fortune guère réparatrice. Un aléa qui venait clore une préparation déjà tronquée par une grippe et une blessure au triceps gauche. On l’aura compris, avant même le premier coup de gong lançant les hostilités, tout avait mal commencé pour la seule boxeuse recrutée par Malamine Koné.
 
 
Mais la demoiselle a un mental à la hauteur de ses ambitions planétaires. Si bien qu’entre douze cordes, elle fit comme si de rien n’était avec l’abnégation et la constance qu’on lui connaît. Seulement, la Bulgare, très honnête frappeuse, n’était pas venue en victime expiatoire. Pas impressionnée pour un sou, elle laissait venir la tenante pour la contrer avec des crochets courts de deux mains au visage. Simple mais efficace d’autant que la challenger ne refusait pas non plus, à l’occasion, l’épreuve de force pour laquelle elle faisait valoir quelques prédispositions. Mais à ce jeu, il faut tenir et devant El Veneno, dont c’est le point fort, la chose n’est pas une sinécure.
 
D’abord unifier les titres mondiaux en super-plumes
 
A l’évidence pas à 100 % de ses moyens, la championne, parfois trop perméable défensivement, faisait quant à elle avec les moyens du bord. Elle avançait sans cesse, certes en ligne et sans feinter mais en imposant progressivement sa puissance supérieure. Si ses préparations d’attaque étaient minimalistes et ses variations de rythme trop rares, son pressing étouffait sa rivale. « Monte les mains ! Prends ton temps, construits, ajuste et remise ! », lui ordonnait Sot Mezaache. Sa protégée s’exécuta vaille que vaille comme en témoignait le nez ensanglanté de Milena Kolva en quête d’un second souffle qui ne venait pas. Laminée physiquement, elle avait perdu sa rapidité et ne parvenait plus à bloquer la grêle de coups délivrés par la Clichoise. Ses réactions devenaient dès lors de sporadiques et Maïva Hamadouche, véritable rouleau compresseur que rien n’arrêtait plus, accentua son travail de sape au corps pour ensuite mieux remonter à la face. La messe était dite, du moins aux yeux de l’arbitre qui jugea, à l’entame du neuvième round et à la grande fureur des visiteurs, que la Bulgare n’était pas en mesure de reprendre le combat tant elle était dominée.
 
 
La policière, membre éminent de la CSI 75 (Compagnie de sécurité et d'intervention), pouvait exulter et savourer. Mérité, son succès revêtait avant tout les allures d’un immense soulagement. La Tricolore savait par quoi elle était passée et que le meilleur est forcément à venir. Son objectif demeure inchangé : unifier les titres mondiaux en super-plumes avant de songer à en faire de même en légères. Et ce, alors qu’une revanche contre sa seule vainqueur, la Belge Delfine Persoon, détentrice de la couronne WBC des légères, n’est pas à l’ordre du jour.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

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