Après une carrière remarquable, marquée par un titre de champion de France, le poids moyen Davy Armand a décidé de ranger les gants.

C’était un soir de novembre 2016, à Boulogne-sur-Mer. Davy Armand perdait son titre de champion de France des poids moyens face à Kamel Abdesselam. Depuis ces longs mois, le boxeur et son entourage ont pris le temps de la réflexion. « C’est sûr, j’étais déçu de perdre ma ceinture, explique le licencié du Club Loisirs Niortais. J’avais pourtant bien préparé ce combat, en travaillant spécifiquement la puissance. Mais ce soir-là, j’ai manqué de jus, je n’étais pas à 100 % ».

Le boxeur n’a jamais cherché à se cacher derrière une quelconque excuse après cette défaite, mais les jours précédents le combat avaient été délicats, jusqu’à une pesée problématique le matin même. « Et puis j’ai 33 ans, poursuit Davy. Il faut bien s’arrêter un jour. C’est une décision réfléchie, même s’il me faut encore du temps pour l’accepter. Désormais, j’ai envie de redonner au club ce qu’il m’a apporté. Suivre de près les jeunes, leur transmettre l’expérience acquise tout au long de ces vingt-deux années de boxe ».
Le souvenir de l’Acclameur en 2015
Sans nul doute, la parole du champion sera écoutée. 20 combats éducatifs (jusqu’à 15 ans) à son crédit (seulement 4 défaites), 42 en amateur (30 victoires, 12 défaites), et 28 combats professionnels, marqués par 21 victoires, 2 nuls et 5 défaites. Le palmarès fait observer de nombreux titres régionaux, une coupe de la Ligue et une double couronne nationale. « Je vais devoir apprendre à vivre ma passion d’une autre façon, anticipe Davy Armand. J’ai vécu de grands moments, notamment lors de la conquête de la ceinture à l’Acclameur en octobre 2015 et lors de la défense du titre en avril 2016 à Saintes. Tout cela n’aurait pas été possible sans l’appui du club, de ses dirigeants, le soutien de ma famille, les conseils de mon père, mon entraîneur, et de nos fidèles partenaires ».

Un long chemin parcouru depuis les premiers pas sur le ring avec Henri Moreau. Alors c’est vrai, il n’aura pas disputé de combat sous la bannière Union Européenne, mais l’important est aussi le cocon familial, avec Marine et son petit garçon. Pour Patrick, son père et entraîneur depuis 2001, « c’est une sage décision. Davy a fait une très belle carrière, sans blessure grave et sans séquelle. Il n’y a aucun regret à avoir, que des souvenirs merveilleux et une grande fierté. Il a tout de même conquis un titre dans la même catégorie que des aînés prestigieux, tels Marcel Cerdan ou Jean-Claude Bouttier ». L’odeur de la salle de boxe, son ambiance, le champion n’est pas prêt de s’en séparer. Mais c’est la pression en moins qu’il franchira la porte du gymnase. « Je suis boxeur avant d’être sportif », sourit Davy. Car chez les Armand, de père en fils, boxeur tu es, boxeur tu resteras.