À sa troisième tentative, Bilitis Gaucher n’est toujours pas parvenue à devenir championne de France. La frustration est grande, l’avenir incertain.

La ceinture de championne de France (poids légers) lui échappe encore. Bilitis Gaucher, qui était challenger, a échoué dans sa quête, tard samedi soir à Montluçon (Allier), face à la locale Isabelle Paré. La troisième tentative ne sera donc pas celle de la consécration pour la boxeuse professionnelle de Saint-Maur. « Comme on s'y attendait, c'était un combat difficile, analyse la Saint-Mauroise. D'après mon entraîneur, Sébastien Piteau, j'ai fait ce qu'il fallait, je lui ai posé des difficultés technico-tactiques. J'étais présente pendant les huit rounds mais elle gagne logiquement. Elle était plus agressive, même si je m'attendais à ce qu'elle s'engage plus. Elle se méfiait de ma taille ».
"Ça questionne et ça déçoit "
Face à une boxeuse plus petite et plus explosive, Gaucher a lutté avec ses armes sans jamais démériter. Mais il lui a manqué ce petit quelque chose face à l'expérimentée Paré (32 ans), qui demeure invaincue en six combats pros et bénéficiait de l'avantage non négligeable de combattre à domicile. « C'est plus dur quand on va boxer chez l'adversaire, au niveau du jugement ça peut peut-être jouer sur l'écart de points, c'était un combat serré. Il n'y a pas de regrets mais une immense déception, après une préparation très intense ». L'exercice 2016-2017 de la psychologue était calqué sur cette échéance. Forcément, le vide est grand : « Il va falloir rebondir. C'était l'objectif de la saison, je passe à côté. Ça questionne et ça déçoit. Je n'ai pas d'autres combats de prévus, je n'ai répondu à aucune autre proposition. On va voir jusqu'à quand cela va durer. Pour l'instant, je suis licenciée jusqu'à décembre 2017 ». Après cette neuvième défaite, peut-être la plus douloureuse, Bilitis est de retour à l'hôpital loir-et-chérien où elle exerce. La tête remplie de doutes quant à la suite à donner à sa carrière, sans pour autant renoncer à ses rêves. « Je vais voir s'il y a une autre possibilité de faire ce championnat de France, qui reste l'objectif de ma carrière pro. Je voudrais partir avec cette ceinture à côté de laquelle je suis encore passée. Je vais reprendre l'entraînement, mais à base de footing, aérobie, vélo, et me relâcher. La boxe ? Il faut créer un manque pour voir ce que ça fait quand ce n'est pas là ». Bilitis Gaucher est à la croisée des chemins.
Par : Sébastien Bourcier
Source : La Nouvelle République