Chez elle, à Saint-Avold, la Mosellane (6 v) a remporté, le 15 octobre, à sa première tentative, le titre national des super-légères en détrônant aux points (78-74, 79-71, 75-77) Elsa Hemat (4 v, 2 n, 8 d). De quoi ambitionner d’aller plus haut.
Championne de France amateur junior puis senior dans les rangs amateurs, la Lorraine a donc réalisé le triplé après être passée professionnelle. « Je suis à la fois extrêmement heureuse, fière et soulagée, résume-t-elle dans un grand sourire. C’est le travail qui paie d’autant que je suis revenue au haut niveau après une grossesse et la naissance de ma fille, Serena, en août 2021. C’est beaucoup d’organisation, de sacrifices et de sueur. » Dans la carré magique, Flora Pili a fait ce qu’elle avait prévu : « Elsa a été une rivale coriace et bien présente. Il fallait que je sois très précise sur les impacts et que je reste à distance pour ne pas aller à la bagarre. Même si je m’attendais à ce qu’elle avance davantage, j’ai réussi à la contrer en la laissant venir et en misant sur ma mobilité pour désaxer du bon côté selon le type de garde qu’elle adoptait. Parfois, j’ai aussi délibérément accepté les corps-à-corps. En somme, j’ai gagné parce que j’ai été plus complète techniquement et que c’est moi qui ai le plus touché. »
« Avec encore quelques combats, je ne serai pas très loin du niveau continental »
« Elsa a toujours du mal à démarrer, admet son entraîneur, Nasser Lalaoui. Je la vois perdre les trois ou quatre premiers rounds mais remporter les quatre derniers lorsqu’elle s’est mise à durcir les échanges. En tout cas, c’était très serré et cela pouvait basculer d’un côté comme de l’autre mais et on ne peut pas parler d’un vol en ce qui concerne le pointage. Nous savions que Flora est une très bonne boxeuse avec une droite qui fait mal. Le but était de l’éviter tout en lui mettant la pression offensivement pour la fatiguer. Par moments, Esla est trop gentille car lorsqu’elle touche son adversaire, elle a tendance à ne pas poursuivre ses actions au lieu de continuer à débiter, ce qui laisse le temps à son opposante de se repositionner. » Un défaut que l’intéressée aspire à gommer tout comme à obtenir une nouvelle chance nationale. Au vu de sa prestation, elle le mérite amplement.
Flora Pili, elle, espère, en fonction des opportunités qui se présenteront, remettre en jeu son bien, histoire d’emmagasiner une précieuse expérience avant de viser l’Europe. « Je pense qu’avec encore quelques combats, je ne serai pas très loin du niveau continental, prédit celle qui est parallèlement conseillère technique départementale. Il faut que j’affronte des filles plus dures. Pour le reste, je vais continuer à travailler la précision et la puissance. » Un cocktail gagnant entre seize cordes.