Faure - Thomas-Cojean : un duel de valeureux

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Thomas Faure (20 v, 1 n, 4 d) et Kévin Thomas-Cojean (27 v, 2 n, 10 d) en découdront, ce samedi, à Châteauroux, pour la ceinture vacante de l’Union européenne des mi-lourds. Une confrontation franco-française entre deux protagonistes que l’abnégation a portés vers les sommets.

Tout d’abord commençons par ce qui est, in fine, l’essentiel : ces deux-là sont formidables et infiniment respectables. Maroquinier chez Hermès, Thomas Faure déhotte tous les matins à 6 h 30 pour embaucher une heure plus tard au travail. Depuis quatre ans, il effectue trois fois par semaine… 350 kilomètres pour aller s’entraîner à Châteauroux, au BC Labo Fenioux, sous la houlette de Sofien Bahi. Il n’a pris que trois jours de repos avant de monter sur le ring. Quant à Kévin Thomas-Cojean, il trime dans le bâtiment où il est désormais plaquiste. Il s’est accordé un mois de congé sans solde. Il a pris la leçon et mis les gants là où il pouvait, dans son garage, dehors et à travers la Bretagne, chez des copains, son club ne disposant pas d’une salle équipée comme il se doit. « J’ai fait deux séances par jour. J’ai bossé comme un fou. Je vais tenter ma chance à 200 %. Si ça passe, se sera magnifique, sinon, je n’aurai pas de regret », résume le sociétaire du Fighting Spirit Club de Saint-Méloir-des-Ondes, qui n’a pas l’intention de raccrocher en cas de défaite.

Thomas Faure sait ce qu’il a « à faire. C’est personnel »

Voilà pour les présentations. Ces deux hommes se sont affrontés une première fois, le 30 janvier 2021, en championnat de France. A la clef, un match nul et un verdict que n’a pas vraiment digéré Thomas Faure qui estimait en avoir fait assez pour l’emporter. On suppose qu’il aura à cœur de le prouver lors de ces retrouvailles dont l’enjeu est encore supérieur. « Je ne m’exprimerai pas beaucoup sur ce combat, lâche-t-il, loin d’être prolixe sur le sujet. Je sais ce que j’ai à faire. C’est personnel. Disons que je l’aborde avec beaucoup de concentration et d’envie. Je ne suis pas animé d’un sentiment de revanche particulier après notre première confrontation. Je suis passé à autre chose. Je ne veux pas me focaliser sur ça pour ne pas que cela me pollue l’esprit. »

Sur le plan tactique, on devine que le Haut-Viennois voudra avant tout mettre l’accent sur la technique et la mobilité afin de livrer une copie à base de touches nettes et sans bavure. Ce qui, sur le papier, exclut, autant que possible, d’aller au baston et de se livrer à une épreuve de force permanente qui risquerait d’être brouillonne et source de confusion. « J’espère que le corps répondra présent et que je ferai du très bon travail pour remporter cette ceinture. Je me sens très bien. Ma préparation a été très bonne. Je sais que j’ai les rounds dans les jambes. Il n’y a plus qu’à... », sourit l’Aquitain.

Kevin Thomas Cojean a « franchi des paliers physiquement »

Kevin Thomas-Cojean, lui, est tout aussi serein. « Je n’ai pas de stress, admet-il. Je me dis que c’est un combat bonus. Je ne pensais même pas redevenir champion de France un jour ni revenir à ce niveau. C’est du plaisir. Avec mon coach, Morgan Le Gal, j’ai  franchi des paliers physiquement. Par ailleurs, j’arrive mieux à boxer en séries et non plus seulement sur un ou deux coups. Par ailleurs, j’ai corrigé la position de mes appuis pour gagner en puissance. Il faudra que j’arrive davantage à enfermer Thomas dans les cordes pour ne pas lui laisser de liberté de mouvement et à imprimer davantage de rythme. Dans ma tête, je sais que je ne serai jamais un champion du monde. » Mais un pugiliste immensément méritant. Tout comme son rival.

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