Le 9 mars, à Grande-Synthe, Gustave Tamba (12 v, 1 d) est devenu le vingt-deuxième champion de France des super-moyens en battant, par KO (1er), Shamil Ismaïlov (16 v, 1 n, 5 d). Il a l’avenir devant lui tandis que celui de son adversaire s’est considérablement obscurci.

C’est un lieu de commun de l’écrire tant la chose est courante lorsqu’une ceinture nationale est en jeu mais ce championnat de France s’annonçait décisif pour le futur pugilistique des deux protagonistes. A vingt-sept ans, Gustave Tamba n’avait, en effet, pas intérêt à laisser passer sa première chance à ce niveau s’il voulait ensuite prétendre voir plus loin. A trente-deux printemps, Shamil Ismaïlov n’avait pas plus droit à l’erreur, lui qui avait cédé le titre devant Kévin Lele Sadjo, le 20 janvier 2018, impitoyable vainqueur pat jet de l’éponge (4e).
Depuis, Kévin Lele Sadjo a abandonné la ceinture et c’est donc son pote d’entraînement, Gustave Tamba, qui ambitionnait de lui succéder. Pour parvenir à ses fins, ce dernier avait fait le choix d’adopter le même stratégie que celle qui avait parfaitement fonctionné, il y a un an, pour terrasser le Nantais. En l’occurrence, lui imposer d’entrée un pressing de tous les instants. Gustave Marvelous Tamba s’y employa en donnant à profusion son direct du gauche qui jaillissait avec explosivité et précision pour, ensuite, enchaîner avec son bras arrière. Mais le Fréjusien en oubliait les fondamentaux défensifs et se faisait contrer, dès le premier round, par un crochet gauche d’école. Bien que compté, il repartait à l’assaut comme si de rien n’était et rendait la monnaie de sa pièce à son rival, cette fois sur un crochet droit. A ceci près que celui-ci ne réussissait pas à récupérer après avoir été durement envoyé au tapis. Certes, il ne refusa pas de continuer à en découdre à nouveau mais dès la reprise des échanges, alors que l’Azuréen se rua sur lui, il fut incapable de répliquer et incita l’arbitre à arrêter sagement les débats.
« Tant que je pourrai monter, je monterai »
Gustave Tamba pouvait exulter au micro de RMC Sport : « Elle est à moi la ceinture ! C’est magnifique car lorsque j’ai commencé la boxe, je ne comptais même pas continuer à boxer. Et puis j’ai fait des combats amateurs et je suis passé pro en 2015. Et quatre ans, c’est passé vite fait. Aujourd’hui, je suis champion de France Quoi de mieux ? Ce n’est que du bonus. Je savais qu’en face, ça frappait et que je ne devais pas baisser les mains. Quand je suis allé au tapis, je me suis dit qu’il fallait que je le lui rende. Et je l’ai fait. C’est comme ça la boxe : tu me donnes et je te donne. La suite est entre les mains de mon promoteur, Monsieur Malamine Koné, qui gère ma carrière. Je vais voir avec lui. Tant que je pourrai monter, je monterai. »
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert