Le 18 mars, à Toulouse, le Français (19 v, 1 n, 1 d) s’est emparé de la ceinture IBO international des welters en dominant l’Italien Allessandro Caccia (17 v, 1 n, 2 d) par KO (3e). Une excellente façon de se relancer.

On avait quitté Yannick Dehez en larmes après une défaite aux points, à l’unanimité des juges (96-94, 96-95, 96-94), qu’il avait vécue comme une injustice et un hold-up face à Yahya Tlaouziti, auquel il avait cédé sa couronne nationale, le 2 novembre, à Aulnay-sous-Bois. Certes, il était reparti du bon pied en dominant, une fois n’est pas coutume au regard de son palmarès, avant la limite le modeste Belge Angelo Turco (8 v, 2 n, 14 d), le 22 décembre, à Deauville.
Des conseils pour se remettre sur le bon chemin
Cette fois, la marche était évidemment bien plus haute devant Allessandro Caccia au gabarit musculeux et sec comme une trique. De fait, le Transalpin démarrait pied au plancher, avançait sans complexe et effectuait un pressing de tous les instants. Le fauve était lâché dans l’arène et délivrait sans discontinuer des crochets larges et lourds sous tous les angles, aux flancs comme au visage. Le tout, les appuis bien ancrés au sol. Un orage que le local avait toutes les peines du monde à laisser passer. D’autant qu’il adoptait la mauvaise stratégie en restant en face et en acceptant la bagarre contre plus puissant et plus fort physiquement que lui. Résultat, il se faisait toucher et compter au bout d’une minute de mano a mano.
Dans le coin du Tricolore, les conseils fusaient pour le remettre sur le bon chemin : « Ne t’énerve pas ! A toi d’être malin ! Concentre-toi et réfléchis ! Mets le dans le vent ! Tu es meilleur que lui ! » Autre recommandation, tourner du bon côté pour ne pas s’empaler sur la droite dévastatrice du visiteur.
« C’est le travail qui paie »
Des mots justes qui galvanisaient le Montois, lequel parvenait à récupérer et à ressaisir dans le deuxième opus. Mieux, il se mettait enfin à en découdre comme il le devait, c’est-à-dire conformément à ses qualités, sur les jambes, en esquivant et en misant sur sa vitesse de bras pour combiner, toucher et désaxer. La recette était la bonne. Au troisième round, une première gauche au menton envoyait l’Azzurri sur les talons avant qu’un uppercut ne le crucifie.
Le sociétaire du Stade Montois pouvait laisser éclater sa joie et rendre hommage à son staff au micro de la chaîne L’Équipe : « Mon coin a su me parler et c’est grâce à ça que parfois, on arrive à revenir. La boxe, c’est un sport individuel sur le ring mais derrière, il y a une équipe qui travaille tous les jours pour moi. C’est grâce à elle que j’arrive à faire de tels résultats. J’ai été un peu surpris par l’Italien mais c’était à moi de me remettre en question au plus vite. Je n’avais pas de choix. Cela fait vraiment plaisir de ramener cette ceinture à la maison. C’est le travail qui paie. Même s’il y a encore beaucoup de choses à améliorer, je suis content de l’avoir emporté avant la limite. »
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert