Deux titres et une médaille d’argent : les jeunes Françaises ont brillé de mille feux lors des finales des championnats d’Europe juniors, à Ostrava.
« Mathilda Fragnières était sans doute stressée par l’enjeu »
Mathilda Fragnières (-48 kg) a, dans un premier temps, appliqué à la lettre ce qu’elle devait faire pour décrocher la timbale aux dépens de Narsili Banuchichak. A savoir, « garder le centre du ring et attendre que l’Azérie se jette pour la contrer, soit en crochet du bras avant, soit avec le bras arrière mais toujours en ne délivrant qu’un ou deux coups afin de tout de suite sortir derrière, précise l’entraîneur national, Malik Nahim. Mathlida l’a très bien fait durant le premier round avant de connaître une baisse de régime au milieu du second. Elle s’est mise à trop accepter le bras de fer de près en ayant la tête un peu en avant. Sans compter les accrochages. L’Azérie en a alors profité pour accentuer son pressing et accélérer en étant la plus active. » Insuffisant, heureusement, pour inverser le verdict puisque la Bragarde s’était logiquement adjugée les deux reprises initiales. « Cela a été un peu compliqué pour Mathilda car je pense qu’elle était sans doute stressée par l’enjeu. Elle s’était inclinée en finale, lors de la précédente édition, et elle ne voulait pas que cela se reproduise », rappelle l’entraîneur national. Mission accomplie donc.
« Maloé Teresi a pleinement imposé sa boxe »
Face à la Polonaise Zuzana Golebiewska, qui a pour habitude de souvent changer de garde, Maloé Teresi (-54 kg) n’a pas déjoué les pronostics, loin s’en faut. « Nous savions qu’elle était au-dessus sur tous les plans, explique, en effet, Malik Nahim. Elle a bien préparé ses actions avec son bras avant tout en contrant avec son bras arrière et en multipliant les séries courtes, aussi bien à distance que de près. Puis, dans les deux derniers rounds, elle a pleinement imposé sa boxe en variant davantage les cibles et en travaillant, notamment au corps. La Polonaise s’est d’ailleurs montrée assez craintive. C’est pourquoi il y avait beaucoup de temps morts dans ce qu’elle entreprenait. Elle privilégiait avant tout les remises, ce qui ne l’a pas empêchée d’être comptée dans la deuxième reprise. » Au final, la Niçoise a dominé son sujet de bout en bout en réalisant, une fois de plus, une prestation très aboutie, synonyme de doublé continental chez les juniors.
« Maely Panizzutti a montré beaucoup d’envie et de générosité »
Enfin, Maely Panizzutti (-60 kg), qui, il faut le souligner, n’est que junior 1, « est tombée sur meilleure qu’elle contre l’Anglaise Ela-Mae Lonsdale. Elle a eu beaucoup de difficultés à la cadrer, admet l’entraîneur national. Conformément aux consignes qui lui avaient été données, elle a été très offensive et active, en particulier à mi-distance. Elle a certes montré beaucoup d’envie et de générosité mais elle avait tendance à s’exposer. Elle partait à l’abordage sans être suffisamment vigilante défensivement et se faisait toucher trop facilement lorsque la Britannique lâchait son bras arrière. D’autant que cette dernière avait la faculté d’en découdre sur les jambes et de sortir aisément de la zone de contact. Ela-Mae Lonsdale a dominé techniquement Maely et n’a, de surcroît, pas été sanctionnée d’un avertissement par l’arbitre en dépit des nombreux accrochages qu’elle provoquait. » Une défaite qui n’entrave en rien le remarquable parcours de l’Occitane en République Tchèque.
