Ce 19 avril a été un jour faste pour les Tricolores. Yojerlin César (-75 kg), Marwan Mouflih (-57 kg) et Maelys Richol (-66 kg) ont, en effet, remporté leur quart de finale et sont donc assurés d’une médaille. Tout comme l’avait été Kaelia Mopin, la veille. Le bilan de l’équipe de France est d’ores et déjà admirable.
C’est à Yojerlin César (-75 kg) qu’il est revenu d’ouvrir le bal face au Belge Noa Hadjit, un bagarreur porté sur l’offensive, donc dangereux car cherchant systématiquement le coup dur. Pour ne pas tomber dans le panneau, le Lyonnais a misé à la fois sur des moyens de défense hermétiques et sur la contre-attaque. Si, dans la deuxième reprise, il s’est un peu écarté de ce plan de bataille en acceptant trop le mano a mano, il s’est remobilisé dans l’ultime round, tantôt en attaquant le premier puis en désaxant, tantôt en remisant mais toujours en veillant à ne pas se faire toucher. Mieux, le Rhônalpin, notoirement au-dessus sur le plan technique, a été en mesure de durcir les échanges et de mettre à mal le cardio pas toujours optimal de son rival. A la clef, une victoire logique… sur le fil (3-2)
En fin stratège, Marwan Mouflih (-57 kg) a opportunément alterné entre trois stratégies selon la teneur des échanges devant l’Irlandais John Arthur Donoghue, enclin à en découdre les mains basses et à changer de garde en étant extrêmement mobile. La première consistait à travailler à distance, à faire déclencher l’adversaire et à revenir immédiatement derrière ; la deuxième à mettre la pression et à rester en face pour cadrer comme il se devait et étouffer le Britannique ; enfin, la troisième visait à insister sur la continuité des actions en doublant les attaques. Une variété qui a permis au Berjallien, lequel a parfaitement occupé l’espace du carré magique, de s’adjuger les trois rounds (4-1). « Il a été à la hauteur de ce que l’on attendait de lui », résume l’entraîneur national, Mohamed Taleb.

La mission pas facile de Maelys Richol
La palme revient sûrement Maelys Richol (-66 kg) qui participe, en Bulgarie, à son premier grand championnat et qui, pour son entrée en matière, disputait un combat pour la médaille. On a déjà vu mission plus facile, a fortiori contre une Irlandaise - Gabrielle Faustina Mongan - au petit gabarit et qui n’a eu de cesse d’avancer sur elle. Mais il en fallait plus déstabiliser l’Essonnienne qui, si elle a eu le tort, initialement, d’aller un peu trop au baston, a ensuite corrigé le tir en exploitant son allonge supérieure sans se coller à sa contradictrice mais au contraire, en débitant sur les jambes afin de se déplacer à satiété entre seize cordes. Sa capacité d’adaptation, aux allures de démonstration, a débouché sur un succès mérité (5-0) et séduit l’entraîneur national même si la Francilienne doit encore progresser dans la gestion de ses émotions.
« Pour tout le monde, ce sera jouable en demi-finale », conclut Mohamed Taleb. On le croit volontiers.
