Euro féminin : Hamadouche en argent

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            Les Françaises sont entrées en lice lors des championnats d’Europe seniors amateurs qui se déroulent à Madrid du 24 au 31 août. Wassila Lkhadiri et Caroline Cruveillier sont montées sur la troisième marche du podium tandis que Maïva Hamadouche a manqué de peu l’or. Résultats et compte-rendu des combats.

Finale :
- 60 kg : Mira Potkonen (Fin) bat Maïva Hamadouche (Fra) 5-0
Le combat : « Le match a été très physique et engagé de part et d’autre entre deux athlètes qui n’ont pas forcément privilégié l’aspect technique mais plutôt la puissance des coups, sans retenue aucune, résume Anthony Veniant. L’issue des débats a été incertaine du début à la fin. Maïva a suivi la consigne en mettant sans cesse la pression sur la Finlandaise et en la faisant reculer. C’était l’objectif car la Scandinave n’est pas très à l’aise quand elle doit se déplacer en arrière. Néanmoins, Maïva a parfois eu des difficultés à la cadrer et était en déséquilibre vers l’avant, ce qui, dans la première reprise, lui a quelque peu fait perdre le fil. En outre, cela l’empêchait de trouver toute l’impulsion nécessaire au moment de réarmer ses coups dans la mesure où elle utilisait uniquement la force de ses bras et n’ont pas la rotation de l’ensemble du corps. Par ailleurs, il lui manquait de plus travailler dans l’axe, à l’intérieur de la garde de son adversaire, alors qu’elle avait tendance à trop s’exposer lorsqu’elle initiait des actions trop larges. Mira Potkonen, elle, a su sortir de la distance de frappe de Maïva et la contrer avec des directs isolés des deux bras. Dans la deuxième reprise, Maïva a accru son pressing et produit des enchaînements corps-face à la fois plus précis, plus fins et donc plus efficaces. Au point que la Finlandaise a glissé deux fois à force d’être acculée. Enfin, dans le dernier round, Mira Potkonen s’est montrée un plus fraîche, en boxant sur les jambes, ce qui lui a permis de mieux gérer sa mobilité. Avec, à la clef, un à toi, à moi très équilibré. Au final, la décision est plutôt logique en sachant que la confrontation a été extrêmement serrée et que Maïva n’a absolument pas à rougir de sa prestation.
 
Demi-finales :
- 51 kg : Elena Saveleva (Rus ) bat Wassila Lkhadiri (Fra) 4-1
Le combat : « Wassila avait affaire à une boxeuse plus grande qu’elle, dotée d’une allonge supérieure et qui boxe essentiellement en contre-attaque avec des coups circulaires et en pivot pour passer sur les côtés. La tactique consistait donc à délivrer des combinaisons de plusieurs coups et à s’engager en étant très incisive pour déstabiliser la Russe. Chose que Wassila a vraiment très bien faite en se montrant très agressive dans ses actions. Elle a mis une pression importante dès l’entame match et a réussi à la maintenir durant les trois rounds. C’est elle qui a conduit le combat à sa guise même s’il lui est arrivé de se faire contrer ponctuellement sur des crochets larges de son adversaire. Néanmoins, Wassila a été tout le temps présente. Elle a fait preuve de continuité dans ses actions, ce qui a lui a permis de toucher régulièrement Elena Saveleva, laquelle, à force d’être dépassée et acculée dans les cordes, a même écopé d’une avertissement pour accrochages répétés. Dans ces conditions, le verdict des juges laisse perplexe et n’est absolument pas le reflet de la physionomie de débats. Wassila méritait de l’emporter sans discussion », assure Anthony Veniant.
- 54 kg : Lacrimioara Perijoc (Rou ) bat Caroline Cruveillier (Fra) 5-0
Le combat : « Caroline a manqué de fraîcheur lors de cette demi-finale devant une boxeuse intelligente et un peu truqueuse. La Roumaine avait en effet tendance à se jeter avant de s’accrocher pour bloquer les remises de Caroline. Elle donnait l’impression d’être désorganisée mais elle initiait des actions très longues. En face, Caroline a eu du mal à réagir et restait trop figée. Elle aurait dû désaxer davantage et soigner ses sorties d’échange pour ensuite contre-attaquer, ce qu’elle n’est pas parvenu à faire de façon très nette, là encore, parce qu’elle était entamée physiquement. Elle a pâti de son manque d’explosivité au niveau des bras et de réactivé au niveau des jambes. Si bien qu’elle était souvent en retard et qu’elle se faisait piéger par Lacrimioara Perijoc et ses attaques directes vers l’avant, sans guère de préparation mais très engagées. Elle a annihilée la boxe de Caroline. »
- 60 kg : Maïva Hamadouche (Fra) bat Sema Caliskan (Tur ) 4-1
Le combat : « Face à une boxeuse plus grande qu’elle et mobile, Maïva est très bien entrée dans le combat en se positionnant comme il convenait. Elle a très vite trouvé ses marques, ce qui lui a permis de cadrer son adversaire et de la toucher. La Turque a été ébranlée et comptée dès la première reprise. Maïva a donc rapidement pris l’ascendant, notamment en mettant la pression sur son adversaire afin de la forcer à se déplacer et qu’elle soit ensuite entamée physiquement. Le tout en multipliant les actions corps-face et les enchaînements direct du bras arrière-crochet du bras avant ou crochet du bras avant-direct du bras arrière. Ce que Maïva a très bien fait. Dans le troisième round, elle a fait le choix judicieux d’initier des actions plus courtes et de privilégier les moyens de défense afin de prendre le moins de risques possible, de s’économiser quelque peu et de conserver de la fraîcheur en vue de la finale. C’est une grande satisfaction car elle a livré sa prestation la plus aboutie face à une fille qui est classée numéro deux par l’EUBC. Elle n’a eu de cesse d’évoluer à chacun de ses matchs durant cet Euro », affirme Anthony Veniant.
Quarts de finale

- 51 kg : Wassila Lkhadiri bat Nina Radovanovic (Ser) 3-2
Le combat : « Wassila a parfaitement entamé son combat devant une adversaire qui a un passé de boxeuse professionnelle et qui se jetait vers l’avant en délivrant des crochets larges, commente Anthony Veniant. Dans ces conditions, elle a essentiellement travaillé en contre et en reculant pour absorber les attaques de la Serbe, ce qui a également nécessité une réelle capacité d’anticipation pour se dégager des offensives de Nina Radovanovic. Elle y est toutefois un peu moins bien parvenue dans la deuxième reprise tandis que dans la troisième, si l’une et l’autre boxeuses étaient émoussées physiquement, les actions les plus nettes étaient néanmoins à mettre à l’actif de Wassila qui a continué à opportunément désaxer et à sortir sur les côtés à la fin des échanges. Et ce, tout en donnant des directs du bras avant très nets. Même si la différence n’était pas importante, il est logique que la décision ait été en notre faveur dans la mesure où Wassila s’est montrée la plus agressive, la plus constante et la plus complète techniquement. Le maintien de ses qualités depuis deux combats est une réelle satisfaction. »

- 54 kg : Caroline Cruveillier (Fra) vs Jelena Zekic (Ser) 5-0
Le combat : « Caroline avait affaire à une boxeuse qui descendait des -57 kg, adepte du rentre dedans et qui misait forcément beaucoup sur le physique, raconte l’entraîneur national en charge du collectif senior féminin. L’idée était donc de reculer pour mieux la contrer. Caroline y est parvenue régulièrement mais pas de manière constante car elle a aussi eu tendance à déclencher la première et à avancer sur son adversaire. Elle a un tempérament offensif qui la pousse naturellement à vouloir imposer sa boxe. Là, elle a voulu trop en faire, quitte à ce que les échanges se terminent par des accrochages. Néanmoins, même s’il eut été préférable qu’elle boxe davantage en retrait dans la mesure où c’est surtout là qu’elle faisait la différence, les actions de Caroline étaient plus nettes que celles de la Serbe et donc plus lisibles par les juges. »

- 60 kg : Maïva Hamadouche (Fra) bat Agnes Alexiusson (Suè) 3-0
Le combat : « Dans la première reprise, Maïva a éprouvé quelques difficultés à trouver la bonne distance et à cadrer la Scandinave, laquelle est assez longiligne, avec de grands segments, et, de surcroît, boxe surtout en reculant et en contre-attaque. Maïva a eu un peu trop tendance à la suivre. Mais très rapidement, au deuxième round, elle a réussi plusieurs enchaînements corps-face à mi-distance qui ont sapé le physique de son adversaire. A force d’être touchée en bas, la Suédoise a commencé à beaucoup moins bien se déplacer et à être nettement moins active. Elle a en outre reçu un avertissement pour accrochages répétés. Si bien qu’en fin de combat, Agnes Alexiusson, épuisée, était quasiment inactive et exclusivement en mode défensif, d’autant que c’est Maïva qui imposait son rythme et sa cadence. Elle s’est encore une fois montrée très efficace, engagée et précise dans ses actions », se réjouit Anthony Veniant.

- 64 kg : Ornella Kheteeva (Rus) bat Rima Ayadi (Fra) 4-1
Le combat : « Face à une Russe très solide et physique, Rima a très bien débuté en étant agressive. Après l’avoir fait déclencher en premier, elle contrait son adversaire avec des coups nets du bras arrière tout en prenant soin de bien se replacer. Elle a été respectueuse des consignes. Cette stratégie a bien fonctionné dans la première reprise. Cependant, Rima n’a pas réussi à l’appliquer dans la deuxième et la troisième car Ornella Kheteeva s’est alors montrée plus présente et engagée dans sa boxe. Sans compter un nombre important d’accrochages qui ont cassé le rythme des échanges. Avec, à la clef, plus de déchet dans la boxe de Rima qui, par ailleurs, a forcément ressenti la pression en sachant qu’elle devait en faire encore plus pour l’emporter. Si bien qu’elle s’est parfois jetée sur ses actions et rapprochée de la Russe au point de se retrouver tête contre tête. A ce jeu, c’est Ornella Kheteeva qui s’est montrée plus efficace en réussissant quelques enchaînements en crochets. Mais c’est aussi elle qui a commis le plus de fautes, ce dont les juges n’ont pas tenu compte. Rima n’a pas démérité et a vraiment joué son va-tout avec l’expérience qu’elle avait. Il lui a simplement manqué davantage de continuité et de volume ainsi qu’une capacité à enclencher des attaques un peu plus longues. Ceci dit, la décision aurait tout aussi bien pu basculer de notre côté », assure Anthony Veniant.
- 75 kg : Elizbieta Wojcik (Pol) bat Davina Michel (Fra) 3-2
Le combat : « La Polonaise est une gauchère très offensive qui avait tendance à se jeter sur ses attaques tout en donnant des coups à la godille. Elle s’empalait sur Davina ou s’accrochait, explique l’entraîneur national en charge du collectif senior féminin. Dans la première reprise, Davina a fait le travail en restant à distance et en donnant son direct du bras avant, si bien qu’elle touchait sans prendre de risque dans la mesure où elle empêchait son adversaire de rentrer sur elle. Dans les deux rounds suivants, même si elle était un peu moins à l’aise physiquement, elle a continué à mettre la pression. Elle a passé des enchaînements, tantôt à distance, tantôt à mi-distance où, là, elle était forcément moins percutante. Mais même si ses initiatives étaient moins nettes, c’est elle qui était à l’origine de la plupart des actions les plus efficaces. Elle s’est montrée la plus offensive, la plus technique et la plus engagée. Elle méritait donc la victoire. Je ne la vois absolument pas perdre. C’est pourquoi ce score qui nous est défavorable ne reflète pas la physionomie des débats. Et ce, quand bien même le match a-t-il été serré et pas très lisible dans la mesure où il a été ponctué de beaucoup d’accrochages et assez brouillon de part et d’autre. »
Huitièmes de finale :
- 48 kg : Roberta Bonatti (Ita) bat Gloria D'Almeida (Fra) 3-2
Le combat : « Gloria a réalisé une bonne prestation, notamment sur le plan technique où elle a été bien supérieure à l’Italienne, analyse Anthony Veniant, entraîneur national en charge du collectif senior féminin. En revanche, la Transalpine était bien plus expérimentée. Elle a beaucoup accroché et fait de fautes, ce qui n’a pas permis à Gloria de s’exprimer proprement. Roberta Bonatti a souvent enclenché la marche avant et surtout travaillé à mi-distance, si bien qu’elle n’a pas laissé d’espace à Gloria pour qu’elle puisse exploiter son allonge et appuyer ses coups. Au final, Gloria s’incline 3-2, un score qui reflète la physionomie de ce match serré. Elle a manqué d’efficacité, d’explosivité et de netteté pour faire la différence. Son déficit d’impact dans ses enchaînements et son engament pas assez soutenu l’ont empêché d’ébranler son adversaire. C’est une déception au regard de la charge de travail qu’elle avait accomplie. Cependant, il ne faut pas oublier que Gloria a été opérée de l’épaule en mars dernier et que cela faisait quatre mois qu’elle n’avait pas boxé en compétition officielle. »

- 51 kg : Wassila Lkhadiri (Fra) bat Sandra Drabik (Pol) 4-1
Le combat : « Cette victoire est une grosse satisfaction car la Polonaise figure à la deuxième place du classement de l’EUBC, se félicite Anthony Veniant. Wassila a produit un match d’une grande qualité qu’elle a gagné avec la manière alors qu’elle n’était pas favorite. Vigilante défensivement en bloquant les coups de sa rivale, elle a d’abord fait jeu égal avec son adversaire dans la première reprise. Puis, elle a réussi à mettre encore plus d’intensité dans les échanges pour faire craquer physiquement Sandra Drabik, laquelle a été plusieurs fois acculée dans les cordes. Les actions très nettes de Wassila lui ont permis de trouver l’ouverture. Elle a touché fréquemment avec beaucoup d’engagement et d’agressivité mais également grâce à un travail assez fourni du bras avant pour ensuite finaliser ses attaques dans la garde de la Polonaise avec le bras arrière ; le tout en étant bien en ligne. Elle a été très rigoureuse sur tous les plans et a montré qu’elle pouvait aller au bout de cette compétition »

- 54 kg : Caroline Cruveillier (Fra) bat Maria Garcia (Esp) 5.0
Le combat : « Devant une boxeuse locale qui a disputé quelques combats professionnels, il ne fallait surtout pas que Caroline travaille en corps à corps car c’est ce que cherchait l’Espagnole. Au contraire, la stratégie consistait à boxer à distance et à accélérer avec le bras arrière afin de toucher nettement. Caroline y est parvenue même si elle a eu un peu de déchet à force de trop s’engager et de passer à mi-distance, ce qui n’était pas toujours productif. En effet, ses actions n’étaient alors pas assez nettes ni lisibles. Cependant, dans ce domaine-là non plus, elle n’était pas forcément inférieure à Maria Garcia. Simplement, Caroline prenait alors des risques inutiles et ne se mettait pas toujours en valeur. Néanmoins, cela ne l’a pas empêché de prendre la mesure du combat en étant efficace et active sur l’ensemble des trois reprises. Avec, à la clef, une victoire assez large. Elle a fait montre de sérieux et d’envie sans jamais tomber dans la facilité. »

- 57 kg : Kariss Artingstall (Ang) bat Mona Mestiaen (Fra) 5.0
Le combat :
« Mona affrontait une Anglaise avec laquelle elle avait travaillé lors d’un stage à Sheffield et qui l’avait touchée lors d’une mise de gants, rappelle Anthony Veniant. Elle n’en gardait donc pas un bon souvenir. Cela l’a incité à aborder le match avec la volonté de beaucoup bouger, de rester loin de la Britannique, de la toucher et de partir dans la foulée. Le problème, c’est qu’elle était très instable et insuffisamment coordonnée sur ses appuis. Elle déclenchait à la mauvaise distance, en étant trop loin de Kariss Artingstall, si bien que la plupart de ses enchaînements trouvaient le vide et que Mona se faisait contrer. Tactiquement, elle n’a pas souhaité marcher sur son adversaire ni développer la boxe qu’on lui connaît, ce qui aurait pourtant permis de la valoriser. Ce n’était pas la bonne stratégie. Mona aurait dû être plus posée et précise tout en cherchant davantage à bloquer pour ensuite contre-attaquer dans la garde de l’Anglaise. Être mobile sur les jambes et esquiver sans cesse ne vont pas dans le sens de l’évolution de la boxe amateur et du mode de jugement actuel qui sont de plus en plus orientés vers les standards de la boxe professionnelle, ce qui oblige à aller au contact. »

- 60 kg : Maïva Hamadouche (Fra) bat Ana Starovoitova (Lit) par arrêt de l’arbitre (2e)
Le combat : « Pour son premier combat depuis son retour en boxe amateur, Maïva a connu, au départ, quelques difficultés pour cadrer son adversaire et trouver le bon placement face à une gauchère qui bougeait beaucoup afin de ne pas rester en face, raconte Anthony Veniant. Puis, progressivement, elle a trouvé la solution sans se découvrir, en réussissant à combiner et à toucher la Lituanienne laquelle a, au total, été comptée trois fois, une au premier round et deux au deuxième, contraignant l’arbitre à arrêter le combat. On sent que Maïva a encore quelques réglages à faire mais elle a les qualités pour le faire vite. Dès que ce sera le cas, elle sera en capacité d’exprimer toute sa boxe. Elle a d’ailleurs très bien compris ce qui n’allait pas et a corrigé les choses d’elle-même, au fur et à mesure du match. Du coup, elle a pu faire montre de son efficacité. On la sent vraiment déterminée à bien faire les choses et à l’écoute des observations du coin. »
- 64 kg : Rima Ayadi (Fra) bat Aleksandra Rapaic (Ser) 5.0
Le combat : « Rima l’a emporté sans discussion, notamment après avoir effectué un très bon premier round au cours duquel elle a été bien en place et concentrée sur les consignes. Son adversaire était surtout connue pour son passé en pieds-poings. L’idée était donc de tirer parti du jeu de jambes parfois déficient de la Serbe et de la provoquer en la faisant déclencher la première grâce à un travail de feinte. Pour cela, il convenait de travailler à distance, de la laisser venir et de la contrer avec le bras arrière. C’est ce qu’a très bien fait Rima avant d’avoir un peu plus de déchet et d’imprécision dans sa boxe dans la deuxième reprise car elle s’est mise à en faire trop de peur ne pas être bien évaluée par les juges. Elle a alors eu tendance à enclencher des actions plus longues à mi-distance, si bien qu’elle a été quelque peu désorganisée et à la fois moins aboutie et efficace dans sa boxe. Reste qu’il s’agissait de son premier combat dans un grand championnat. Son entrée en matière de la meilleure des manières est donc une satisfaction. Dans l’ensemble et même si elle s’est laissé un peu emporter, elle a assez bien géré la pression et l’enjeu. »

- 69 kg : Busenaz Surmeneli (Tur) bat Émilie Sonvico (Fra) 3-0
Le combat : « Émilie affrontait une boxeuse turque qu’elle avait rencontrée il y a quelques mois, lors d’un tournoi en Serbie et face à laquelle elle avait été arrêtée. Elle nourrissait donc une petite appréhension, ce qui ne l’a pas empêchée de très bien aborder le combat, résume l’entraîneur national en charge du collectif senior féminin. Elle a d’ailleurs gagné le premier round en multipliant les séquences pénétrantes. Elle est rentrée sur son adversaire, tantôt à distance, tantôt à mi-distance, au point de déstabiliser la Turque qui ne s’attendait pas forcément à ça et qui a été comptée. Ensuite, Émilie, sous le coup de l’euphorie, s’est un peu déconcentrée alors que Busenaz Surmeneli, elle, a fait preuve de beaucoup plus d’engagement et a durci les échanges. En dépit d’un avertissement pour avoir frappé les mains ouvertes, c’est elle qui sortait vainqueur des échanges en se montrant plus efficace en terme de puissance d’autant qu’Émilie a commencé à être très entamée physiquement. Après avoir tout donné dans les deux reprises initiales, elle a manqué d’énergie dans la troisième. Si bien que ses coups, notamment en remise, étaient dépourvus d’impact et donnés trop lentement. De son côté, la Turque prenait l’ascendant en enchaînant à mi-distance. C’est là que le match, qui a été très serré, s’est joué. Néanmoins, dans l’ensemble, Émilie a livré une bonne prestation. »

- 75 kg : Davina Michel (Fra) bat Nagy Timea (Hon) 4-1
Le combat : « Cette victoire face à une adversaire à sa mesure, plus âgée qu’elle et qui revenait de grossesse, est une satisfaction pour Davina car il s’agissait d’une entrée en matière, estime Anthony Veniant. Davina avait besoin de reprendre ses marques dans la mesure où cela faisait un moment qu’elle n’avait pas disputé de combat réellement engagé. Là, elle a, dans l’ensemble, tenu les trois reprises même s’il y a eu une légère dégradation dans sa boxe dans les deux derniers rounds. Elle a remporté le premier en travaillant à distance avant de boxer de près car physiquement, elle était un peu en dessous. Sans compter le stress dû à l’enjeu. Néanmoins, le fait de déclencher des enchaînements plus longs que la Hongroise, de donner plus de coups et de marquer davantage de touches lui a permis de prendre l’ascendant. On peut attendre encore plus de Davina. Ce résultat devrait la libérer d’autant qu’elle fait montre de beaucoup d’envie. »

Par Alexandre Terrini

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