Et d'un pour Mossely !

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Le 14 juin, à Cherbourg, la championne olympique (5 v) a remporté le premier titre de sa carrière chez les professionnelles, en l’occurrence la ceinture IBO vacante des légères. Pour cela, elle a dominé aux points, à l’unanimité des juges (98-92, 97-93, 98-92), la Suédoise Lucy Wildheart (5 v, 1 d), laquelle n’était pas venu faire de la figuration.
 
Tout au long de sa carrière entre seize cordes, Estelle Mossely a été une bonne élève, appliquée, sérieuse, désireuse de toujours faire mieux que la fois d’avant. Or, quand l’abnégation et le talent se conjuguent, il est rare que la réussite ne finisse pas par être au rendez-vous. Cela a été une nouvelle fois le cas sur le ring normand. Faut-il rappeler, en outre, que ce n’était là que sa cinquième sortie chez les rémunérées ? Ce qui doit faire taire ceux qui prennent un plaisir déplacé à déjà comparer la Francilienne aux deux cadors de la catégorie que sont l’Irlandaise Katie Taylor - actuelle championne du monde WBA, WBC, WBO et IBF et vielle connaissance, en amateurs, de la Val-de-Marnaise - et la Belge Delfine Persoon, respectivement quatorze et quarante-quatre combats au compteur.
 
 
« Faire un beau combat et ne pas en sortir amochée »
 
Reste que devant la Nordique, la Française a bel et bien répondu présent en prenant l’ascendant avec ce qui a toujours fait sa force : une réelle lucidité tactique au service de son aisance et de sa variété techniques. Face à la Scandinave, généreuse dans l’effort, puissante et qui avançait dans l’espoir de dérégler par son pressing et son activité la belle mécanique tricolore, la protégée d’Ali Oubaali a été celle qui a davantage enchaîné, qui a été la plus précise et la plus variée dans ce qu’elle proposait. Certes, sa prestation n’a pas été un cavalier seul et le duel n’a nullement été à sens unique. Mais le verdict atteste de son ascendant en dépit d’une entame quelque timorée mais voulue comme telle.
Ce que confirmait, par la suite, l’intéressée au micro de la chaîne L’Équipe : « C’était ma manière de fonctionner et ce que je voulais faire d’entrée. J’avais envie de voir comment allait démarrer mon adversaire. Je savais qu’elle pouvait démarrer vite et mettre pas mal de coups. Je me suis donc dit que j’allais me poser et l’obliger à entrer dans mon rythme. Le fait de n’avoir quasiment travaillé qu’avec le bras avant était donc volontaire pour prendre la mesure de la Suédoise et parce que derrière, j’avais encore dix rounds à dérouler. Par ailleurs, les corps à corps, c’est là où j’étais en difficulté. Dès que c’était le cas, je repartais à distance pour ne pas prendre de risque alors que lors de mes autres combats, je persistais. Mes entraîneurs m’ont dit de prendre le temps et de ne pas me précipiter. L’idée était de faire un beau combat et de ne pas en sortir amochée. Je pense être allée au bout de mes capacités physiques. »
 
 
« C'est une première étape et un bon point de départ »
 
Reste que le jeu et l’enjeu en valaient amplement la chandelle et ont, comme toujours chez la Française, été galvanisants. Elle en convenait devant les caméras de L’Équipe : « Ca y est, la ceinture est là. Cela fait vraiment plaisir parce que je me suis sentie bien durant ce combat et par rapport à ce que j’ai pu vivre auparavant. Le fait qu’il y ait quelque chose au bout a non seulement été une source de motivation supplémentaire mais m’a permis d’être plus dedans, d’être plus concentrée et d’éviter les erreurs techniques. J’ai senti que c’était un cran au-dessus par rapport à d’habitude. »
De quoi continuer à voir grand et à demeurer fidèle au tableau de marche prévu : « Un titre olympique, c'est différent. C'est le maximum que l'on peut avoir en boxe olympique. Le titre mondial IBO, ce n'est pas encore le maximum que l'on peut avoir en boxe pro mais cela a été très motivant pour moi de l’avoir. C'est une première étape qui va me permettre d'accéder à d'autres ceintures encore plus importantes. C’est un bon point de départ. Cela m’a permis de me ressaisir dans mes entraînements, de me reconcentrer et, peut-être, de passer un petit cap que je n’avais pas réussi à passer jusque-là. C’est donc positif pour la suite. » Laquelle devrait consister à défendre une à deux ou fois la couronne IBO avant de viser plus haut au regard des progrès que la tenante aura accomplis au fil des prochains mois.
 
Alexandre Terrini

 

 

 

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