Estelle Yoka-Mossely à son aise

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Le 5 octobre, au casino d’Enghien, la championne du monde IBO des légères (6 v) a montré qu’elle avait fait évoluer sa boxe pour conserver avec brio son titre aux dépens de l’Argentine Ana Romina Guichapani (13 v, 1 n, 1 d), battue aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 100-90).

La championne olympique de Rio a donc décidé de sauter le pas et de s’entraîner quasi-exclusivement outre-Atlantique, sous la houlette de Virgil Hunter, le même coach que celui de son époux, Tony Yoka. L’idée est de gagner en efficacité, en justesse, en timing, bref, en tout. Un changement d’environnement avant-coureur d’une mue pugilistique en cours mais déjà perceptible, comme cela a été le cas au casino d’Enghien.

« Estelle est beaucoup plus puissante »

De fait, la Française démarrait les hostilités sereinement mais en sachant parfaitement ce qu’elle avait l’intention de faire et quelle était la partition à jouer entre seize cordes. Très mobile sans pour autant l’être à mauvais escient, le bras gauche parfois tendu en guise de protection, elle prenait prestement les commandes des opérations. Néanmoins, les débats étaient un peu brouillons tant les deux protagonistes voulaient en découdre à leur distance respective. A ce jeu, la challenger, désireuse de se rapprocher, avait une fâcheuse tendance à se jeter en délivrant des coups très larges. La championne, elle, boxait plus en ligne avec une volonté évidente de combiner et d’enchaîner sans omettre d’effectuer les pas de retrait qui s’imposaient afin de ne pas s’exposer aux charges parfois incontrôlées de la Sud-Américaine.

Dans la quatrième reprise, elle réglait nettement mieux la mire et l’effet ne tardait pas à se faire sentir, ses crochets gauches et ses directs du droit trouvant fréquemment leur cible. Au point qu’Ana Romina Guichapani déplorait une ouverture au bas de l’arcade sourcilière gauche. Heureusement, son coin sut cautériser la plaie comme il fallut. « Estelle fait un très beau combat. Elle est beaucoup plus puissante que lors de ses combats précédents », se félicitait, sur la chaîne L’Équipe, Tony Yoka, qui recommandait à sa femme de feinter davantage et d’être un peu plus basse sur les jambes.

« J’ai vraiment essayé d’écouter mes coachs »

Même s’il y avait encore un peu de déchet dans ses initiatives, il était effectivement clair que la Francilienne montrait un tout autre visage que lors de ses précédentes sorties. A la fois plus maîtresse de l’espace du carré magique, combinant intelligemment et avec beaucoup de variété, elle faisait le show sans tomber dans le piège de la facilité. Sa supériorité technique, aussi bien sur des gestes simples comme le jab que lorsqu’elle délivrait de séries élaborées, mais également sa capacité à se montrer la plus précise lui assuraient le gain de chaque round. Même physiquement, elle était supérieure à la visiteuse qui, bien que dominée, ne faiblissait guère et se montrait toujours aussi teigneuse. Dans ces conditions, le pointage des juges ne faisait aucun doute. Une victoire remportée avec panache et qui valait un blanc-seing pour continuer à viser haut et loin. En clair, qui validait les ambitions planétaires de la tenante.

« C’était un combat plus dur que le précédent (devant la Suédoise Lucy Whildheart, N.D.L.R). Il est donc plus difficile de conserver son titre que d’aller le chercher, souriait Estelle Yoka-Mossely, au micro de la chaîne L’Équipe. Je sens ma progression. J’ai vraiment essayé d’écouter mes coachs. J’ai voulu ne pas me précipiter car je sais que je commets encore des erreurs, justement en me précipitant et avec la fatigue. Je vais finir l’année tranquillement et nous verrons avec mes entraîneurs et mon promoteur ce que je vais faire. » Il est toutefois prévu que la Tricolore remonte sur le ring en décembre prochain.

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