Si l’aventure continue pour Ibrahim Boukedim, Djamili Aboudou Moindze et Thaïs Larché, elle s’est, en revanche, logiquement arrêtée pour Cheikhmar Koné et Fatia Benmessahel.
Vite fait, bien fait : tel pourrait être le résumé de l’entrée en matière réussie, en huitième de finale, d’Ibrahim Boukedim (-52 kg) qui l’a emporté par arrêt sur blessure au deuxième round, un choc de têtes involontaire ayant ouvert le cuir chevelu du Bosniaque Haris Aganovic. Le Nordiste, lui, s’en est sorti, dans l’histoire, avec un petit œuf de pigeon sous l’œil droit que le kinésithérapeute des Bleus a réussi à drainer. Jusque-là, le protégé de Mohamed Nichane avait été clairement à son avantage en en décousant sur les jambes mais aussi en se forçant à avancer tant son rival s’était montré attentiste.
En quart de finale, Djamili Aboudou Moindze (+91 kg) s’en est également sorti avec les honneurs aux dépens du mastodonte syrien Mohammed Mlaiyes, pas vraiment là pour faire dans la dentelle. Pour se dépêtrer d’un tel gabarit et d’un pressing constant, la stratégie était évidente : contourner sans cesse l’obstacle, boxer en vitesse et en mobilité. Tout ce que le sociétaire de Couderkerque Ring sait faire sur le bout des gants. Seul bémol, une propension à tourner du mauvais côté, celui du bras arrière du Syrien, ce qui ne l’a pas empêché de triompher logiquement (3-0).
La prestation réussie de Thaïs Larché
Enfin, en huitième de finale, Cheikhmar Koné (-81 kg) n’a pas réussi à tirer tout le parti de ses qualités habituelles - le cardio et la puissance - contre l’expérimenté Marocain Mohamed Assaghir qui a, de surcroît, mieux terminé les passes d’armes successives avec le champion de France. Un peu court techniquement et surtout incapable de rester à distance pour ne pas s’exposer au bras arrière rapide de Mohamed Assaghir, le Tricolore, battu 3-0, a trop souvent opté pour le à toi-à moi de près, parfois même en ayant les mains basses. Un défaut d’adaptation auquel il devra remédier pour briller au plus haut niveau.
En quart de finale, face à la Bosniaque Tara Bohatjuk, plus petite qu’elle et dont l’unique ambition étant de marcher sur l’adversaire, Thaïs Larché (-63 kg) a eu l’intelligence de ne pas jouer ce jeu périlleux qui se solde souvent par des accrochages. Très appliquée et à l’évidence désireuse de bien faire, la Francilienne a, en effet, toujours gardé ses distances avec son direct du bras avant et en se déplaçant à bon escient, en particulier en sortie d’échanges. A la clef, un succès probant (3-0). Sa prestation réussie est d’autant plus remarquable qu’elle dispute là sa première compétition d’envergure avec l’équipe de France senior. Une aptitude à gérer l’enjeu qui augure des lendemains fructueux.
Ce qui ne sera pas le cas de Fatia Benmessahel (-66 kg) qui, en quart de finale, a échoué devant la Marocaine Omaima Belahbib, plus puissante et plus précise au moment de conclure ses actions. D’abord prise de vitesse par les enchaînements de la Nord-Africaine, la Française a ensuite pâti de sa propension à trop rarement déclencher à la bonne distance, si bien qu’elle se retrouvait trop près de son opposante au moment de l’impact. Brouillonne, pas toujours bien placée quand elle initiait ses offensives et prenant quelques libertés avec les moyens de défense, celle qui est, par ailleurs, élève ingénieur a joué son va-tout dans l’ultime reprise qu’elle a certes remportée mais après avoir perdu les deux premières…