Détentrice du titre mondial WBF des super-légers, la Française Myriam Dellal (37 ans ; 12 victoires, dont 2 avant la limite, 3 nuls, 5 revers) affronte l'Italienne Monica Gentili (38 ans ; 1,65 m ; 4 succès, dont 1 expéditif, 5 défaites), demain soir à Brive-la-Gaillarde, une commune du Sud-Ouest de la France, sous-préfecture de la Corrèze, en région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Entretien.
"Comment allez-vous avant votre combat de demain soir ?
- Je me sens très bien. J'en ai profité pour savourer mon titre de championne du monde WBF. Puis, j'ai décidé de collaborer avec le coach marseillais Louis Lavaly, au Challenge Boxing, dans le gymnase du quartier de Saint-Jérôme. J'ai reçu une proposition de Brive pour disputer un combat en huit rounds. J'ai accepté immédiatement. L'organisateur s'est chargé de choisir mon adversaire.
- Comment avez-vous préparée ce duel et comment l'abordez-vous ?
- Je connais bien Louis Lavaly et il connaît mon âme de guerrière. Nous avons déjà bossé ensemble par le passé, puisque j'ai croisé les gants avec Myriam Lamare. Je suis motivée et j'en ai encore sous le pied. Pour cette préparation, nous avons travaillé pendant quinze jours non-stop, de manière intensive. J'ai mis les gants avec Gaëlle Amand, championne WBF des plume. Avec Lavaly, que je considère comme un des meilleurs entraineurs sur le plan technico-tactique, j'apprends à rendre ma défense plus hermétique et à gagner en efficacité. Comme je suis une guerrière, j'encaisse parfois des coups inutiles. J'ai aussi bossé sur les esquives et les remises. Il y a du travail, mais il a vu que j'étais déterminé et il est heureux d'avoir une fille motivée. Je ne viens pas de Clermont pour rien. Je suis prête au combat, confiante, mais aussi méfiante car je ne sous-estime personne.
- Que vous reste-t-il à faire jusqu'au jour "J" ?
- À bien gérer les derniers détails car la boxe est un sport de répétition. On n'a jamais fini d'apprendre, c'est ce qui est magnifique dans ce sport. Ça apporte l'humilité.
- Que pensez-vous de Monica Gentili ?
- J'ai visionné quelques vidéos. C'est une boxeuse dure au mal, un peu comme Anita Torti. Elle boxe en donnant des coups larges, elle te rentre dedans. Elle sera très motivée à l'idée d'affronter une championne du monde. J'ai plus d'expérience qu'elle, à moi de le démontrer et d'en tirer profit.
- Que devrez-vous faire devant elle ?
- Boxer en patronne, être vigilante, éviter de reculer dans l'axe, ne pas rester devant elle comme un mulet et faire le boulot. J'arrive très bien à faire les choses à la salle, à moi de les reproduire dans le ring au combat.
- C'est quoi le coup parfait ?
- (Elle se marre). Celui qui met au tapis l'adversaire sur le cul !
- Dans le vestiaire, le jour du combat, quelle est la dernière chose que vous faites, avant de sortir au ring ?
- Je ne fais rien de physique. J'ai une pensée et j'essaye de rester concentrée.
- Quelle sera la suite après le 2 avril ?
- J'attends des propositions. Je suis une compétitrice dans l'âme et c'est justement pour rester indépendante et payer mes frais que je me suis tournée vers la plateforme de financement participatif (crowfounding) Ulule. Cela a très bien marché. J'aime les défis et je suis prête à les relever dès lors qu'on me prévienne un mois avant. Je me donne encore deux ans avant de raccrocher les gants. Je suis en pourparlers pour affronter Maïva Hamadouche fin mai. Tous les aficionados de noble art veulent voir ce combat. Les discussions avec Malamine Koné ont commencé.
- Le mot de la fin ?
- J'encourage tous les boxeurs français à persévérer car la boxe professionnelle traverse une période difficile. Ne lâchons rien ! M’imposer a été un vrai combat. Je n'ai pas été aidée vraiment et je suis fière d'être la championne que je suis aujourd'hui".
Propos recueillis par Olivier Monserrat-Robert
Crédits photos : Karim de la Plaine