Ce samedi à Houston, la Française (10 v, 3 d, 1 n) disputera le championnat du monde WBC des poids plumes face à l’Américaine, tenante du titre et invaincue, Tiara Brown (19 v).

Emma Gongora a été contactée par le manager de la championne via les réseaux sociaux, une anecdote, loin d’être banale, qui conclut l’aboutissement d’un travail et d’un auto investissement menés par la Marseillaise depuis des années. « Les gens ne comprennent pas toujours pourquoi j’ai organisé moi-même certains de mes combats et payé pour boxer. En 2023, j’ai auto financé, avec l’aide de mes sponsors, mon championnat WBC Francophone, un mois après je me suis rendue à la convention WBC où j’ai plaidé ma cause pour être classée en tant que boxeuse détentrice de deux ceintures Francophones dans deux catégories. Mon classement à la 14e place m’a rendue éligible. Cette désignation pour rencontrer Tiara Brown n’est pas due au hasard, il est essentiel de croire en soi, se prendre en main et investir pour forcer son destin », précise Emma Gongora.
Véritable stakhanoviste de l’entrainement et de la pratique du sport en général, la jeune femme ne refuse jamais une opportunité de combattre les meilleures comme en atteste son CV où figurent quelques références de la boxe féminine. Emma Gongora ne s’est pas déplacée de l’autre côté de l’Atlantique pour faire de la figuration, pas le genre de la maison, mais bien déterminée à tout faire pour déjouer les pronostics qui donnent logiquement l’Américaine favorite. Elle n’a pas hésité à arriver tôt à Houston, dès le huit septembre, pour peaufiner sa préparation et s’acclimater par rapport au décalage horaire. La commission de boxe du Texas est rigoureuse et elle a dû se soumettre à toute une batterie d’examens pour être autorisée à combattre.
Relativiser la puissance qu’indique sa fiche sans pour autant la minimiser
Quand on évoque ce qui l’attend face à la championne du monde, Emma Gongora reste sereine même si elle reconnait la grande valeur de l’Américaine, elle ne semble pas impressionnée outre mesure. « Je l’ai connue quand elle a pris le titre devant l’Australienne Skye Nicolson avec qui j’avais mis les gants à Marseille. C’est une fille qui va de l’avant, elle est a une grosse confiance en elle. Son palmarès comporte onze victoires avant la limite mais quand on analyse ces résultats, on constate que ce sont des arrêts ou abondons et non des KO et contre des boxeuses abordables. Je pense qu’il faut relativiser la puissance qu’indique sa fiche sans pour autant la minimiser. Sans aucune prétention, je me dis qu’elle ne fait rien de spécial que je ne sois pas capable de réaliser ».
La tenante du titre a trente sept ans mais aujourd’hui, l’âge ne veut plus rien dire, l’Ukrainien Olesandr Usyk et l’Américain Terrence Crawford ayant récemment démontré que l’approche de la quarantaine n’était pas obligatoirement un obstacle. Accompagnée par son coach, Marc Lietot et son cutman Laurent Gongora, qui n’est autre que son père, l’ex championne de France des poids légers est raisonnablement confiante. Elle s’est sérieusement préparée pour cet objectif mondial. Celle qui est partie dans un relatif anonymat, réaliserait un considérable exploit en détrônant l’Américaine au pays de la boxe. On le lui souhaite ardemment…