Le 23 avril, à Toulouges, devant ses supporters, la Française (7 v, 2 n, 1 d) s’est parée de la première ceinture internationale de sa carrière, en l’occurrence, de celle WBC francophone des super-coqs. Pour cela, elle a dominé aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 99-91), la vaillante Serbe Sara Marjanovic (8 v, 10 v).
Même si la boxe est une invitation perpétuelle à mettre prestement sous le boisseau toute velléité présomptueuse, l’Occitane a, dans l’ensemble et dès le départ, eu la partie facile face à la visiteuse. « Dès l’entame, j’ai su que si je ne faisais pas de bêtise, cela allait bien se passer et que le verdict serait pour moi, confirme-t-elle. J’ai d’emblée été sécurisée dans ma tête. La plupart du temps, j’attaquais la première, d’abord au corps pour trouver l’ouverture dans sa garde et, ensuite, remonter au visage. Mais je l’ai également laissée venir pour la contrer car Sara Marjanovic était assez lente gestuellement. Elle procédait essentiellement en crochets larges et visait sans cesse le foie. Elle était assez prévisible. Dès que je voyais que les échanges devenaient un peu trop mous, je remettais du rythme. »
« Je suis en train de réellement progresser »
Par-delà le résultat, indiscutable, la manière y était : « Je me suis efforcée de boxer intelligemment, en particulier avec un bon travail du bras avant, ce que j’avais du mal à faire jusque-là, analyse Élodie Bouchlaka. J’ai gagné en précision et en puissance. Je pense que je suis en train de réellement progresser. Cela fait du bien d’autant que cela faisait deux ans que je n’avais pas boxé. Ce match m’a remis le pied à l’étrier et a, en quelque sorte, relancé la machine. J’ai pris en maturité dans la mesure où j’ai compris par moi-même comment il fallait gérer mon combat. J’étais à l’aise, ce qui est bon pour la confiance. Je suis contente car j’avais eu la Covid-19 deux semaines auparavant. Or, monter sur le ring quand on n’est pas à 100 % est toujours compliqué. »
La Tricolore n’a pas de promoteur attitré, son équipe, en l’occurrence, son père et son entraîneur, Rodlin Mouloungui, gérant, pour l’instant, sa carrière. A l’issue de sa probante prestation devant une rivale dure au mal, elle aimerait disputer le titre continental voire, mondial. « Je me sens prête pour ça », assure-t-elle sans forfanterie. On la croit volontiers.