Samedi soir à Sheffield en Angleterre, Dylan Bregeon (11 v, 1 d, 1 n) tentera de détrôner l'Anglais Chris Billam-Smith (13 v, 1 d), détenteur du titre de champion d'Europe des poids lourd-légers. Appelé de dernière minute, l'ex champion de France a bien l'intention de jouer sa carte à fond et de créer la surprise pour ramener la ceinture à la maison. A quelques jours de ce grand rendez vous qui sera diffusé en direct sur la plateforme DAZN, Dylan Bregeon qui reste sur une courte défaite en Italie a répondu à nos questions.
Comment avez-vous ressenti cette 1ére défaite ?
Pas trop mal finalement. Je me dis que c’était un beau challenge et j’ai bien tiré mon épingle du jeu. J’ai fait une belle prestation et les retours furent positifs. La défaite est au bout, elle ne prête pas à discussion même si elle très courte. La ceinture était vacante et nous étions chez lui, il aurait fallu que j’en fasse plus. Enfin c’était un premier gros test qui malgré la défaite, est réussi, une expérience qui sera bénéfique pour la suite de ma carrière.
Qu’avez-vous fait depuis ce combat ?
Pas grand-chose, j’ai effectué une grosse préparation physique cet été pendant six semaines chez CrossFit Human Project. La salle de boxe ferme quatre semaines l’été, j’ai donc repris l’entrainement début Septembre.
Comment vous est parvenue cette offre ?
Grâce à mon promoteur Gérard Teysseron qui a d’excellentes relations avec les Cherchi père et fils et l’EBU. Je me préparais pour un championnat de France face à Nicolas Salsi, nous avons d’abord donné une réponse négative. Je ne me sentais pas forcément prêt pour un championnat d’Europe. Je me voyais plutôt redevenir champion de France et défendre ce titre si je le gagnais. Cela m’aurait fait deux combats en dix rounds assez rapprochés pour me remettre en selle et engranger encore de l’expérience et des rounds. Puis je serais reparti en 2022 à l’assaut de l’Europe. Nous avons beaucoup discuté avec Alban Georget (son entraineur) et Gérard Teysseron qui m’ont convaincu qu’une telle opportunité était inespérée puisque je restais sur une défaite. Comme c’est une dérogation, je ne perdrai pas mon classement UE en cas d’échec et rien ne m’empêchera d’être à nouveau challenger au titre national. Nous avons finalement accepté de relever le défi, j’ai donc tout à gagner dans cette aventure et rien à perdre.

Passer d’une préparation pour un championnat de France à un championnat d’Europe doit être compliqué ?
Elle est écourtée puisque je devais combattre le 20 Novembre et effectivement la préparation n’est pas la même, l’enjeu non plus. J’ai pu obtenir trois semaines de détachement de mon travail. La préparation fut assez compliquée, nous avons dû raccourcir et concilier en même temps. Je n’ai pas de problème de poids, donc l’essentiel est consacré au spécifique boxe (technico-tactique). Le problème fut de trouver des sparrings, dans ma catégorie en France, c’est très compliqué. J’ai travaillé avec Brice Clavier, un boxeur prometteur qui frappe fort, nous avons tourné pratiquement trois fois par semaine ensemble. Avec Nathan (Pineau Laïb) et un autre amateur du club, ils se relayaient pour me donner la réplique, je les en remercie. Nous avons effectué des recherches mais il n’y avait personne de disponible, aller à l’INSEP comme avant mon dernier combat, ce n’était pas possible, les gars étaient aux championnats du monde. Clément Oppenot n’était pas disponible et puis malheureusement dans ma catégorie en France, aucun n’a les mensurations de Smith. On a su un peu trop tard qu’Arsen Goulamirian se préparait notamment avec un gars qui a rencontré C. Billam-Smith, cela aurait pu être intéressant.
Que connaissez-vous de Chris Billam-Smith ?
Il est grand, nous avons regardé des vidéos bien sûr. L’Anglais posséde un style assez académique, sur le papier, il m’impressionne moins que Turchi. L’Italien frappait, il avançait toujours en mettant la pression, c’était compliqué de le tenir à distance pendant douze rounds. Chris Billam-Smith ne met pas autant la pression, il n’impose pas un gros rythme, il ne me semble pas explosif mais par contre sa droite a l’air de faire mal. C’est un boxeur rugueux, il faudra que l’on fasse attention à ses accrochages, aux coups derrière la tête ect... Je pense que sa boxe devrait mieux me convenir que celui de Fabio Turchi, après les styles font les combats.

Le fait qu’il soit aussi grand que vous ne vous perturbe pas ?
Je préfère à boxer des plus petits car j' y suis habitué mais Olivier Vautrain approchait les 1,90 m, Siril Makiadi était grand lui aussi. Non cela ne me pose pas de problème particulier.
Avez-vous établi une tactique particulière ?
Ma boxe est basée sur le jeu de jambes et la mobilité. Regardez le palmarès de l’Anglais, sur 13 victoires, il y en a 10 avant la limite, c’est un frappeur. Il ne faut pas rester en face, si je fais front à un gars comme ça, il est sûr qu’il va taper plus fort que moi, je le sais très bien. Comme il va moins vite, on va miser sur les déplacements, avec Alban on s’inspire de Lomachenko et Usyk et ce qu’ils font devant des frappeurs, je ne me compare pas à eux, je les prends comme modèles. Si je ne reste pas devant, il ne me frappera pas…