Ducastel en veut encore

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A trente-sept printemps, l’Alsacienne (8 v, 1 n, 3 d) a décroché un titre mondial dans une deuxième catégorie. Le 12 mai, à Schiltigheim, elle a en effet battu, à l’unanimité des juges, l’Argentine Maria Soledad Capriolo (7 v, 4 n, 6 d) pour la ceinture WBF des super-plumes.
 
 
Elle ne sera jamais une puncheuse-née et s’en accommode fort bien. A la puissance et à la force pure, Stéphanie Ducastel a substitué la technique et l’intelligence tactique. Celles qui lui ont permis de triompher de la Sud-Américaine quand celle-ci a opté pour un plan de bataille autre que celui qui était prévu. En effet, au lieu de déclarer la guerre dès le premier coup de gong, la visiteuse d’un soir a fait mine de laisser la Française prendre confiance et l’ascendant en début de combat pour ensuite passer la surmultipliée au moment où elle était censée s’être vidée de ses forces. Seulement voilà, Stéphanie Ducastel avait emmagasiné suffisamment d’avance sur les bulletins des officiels pour gérer et voir venir. En outre, bien cornaquée par son coach de toujours, André Panza, elle a su changer son fusil d’épaule en remisant, en tournant et en refusant d’aller à la baston. Un scénario qui a souri à celle qui se définit avant tout comme une contreuse patentée.
 
« Elle a toutes les qualités pour poursuivre sa carrière »
 
Il n’empêche, ce succès qui compte dans un itinéraire pugilistique, lequel lui a déjà valu d’être sacrée au niveau national, continental et planétaire dans la catégorie inférieure, n’est pas synonyme d’euphorie débordante. La sagesse de l’âge sans doute, justifie l’intéressée : « Je suis plus soulagée qu’heureuse. Je n’ai plus vingt ans et ces émotions, je les ai déjà vécues. » Certes. André Panza, lui, se montre plus prolixe et insiste sur la performance de sa protégée : « La prestation de Stéphanie s’inscrit dans la continuité de sa progression. Désormais, elle arrive à gérer son tempérament de gagneuse pour appliquer des stratégies évolutives. Elle a encore une marge de progression et toutes les qualités pour poursuivre sa carrière. »
 
 
Plus mature, plus sereine, moins fougueuse, Stéphanie Ducastel n’en a pas fini avec le noble art. Il est même question que le meilleur mais aussi le plus dur soient à venir. En l’occurrence, un mano a mano, peut-être d’ici l’été, face à l’épouvantail des plumes, la Canadienne Jelena Mrdjenovich (37 v, 1 n, 10 d), championne WBA et WBC, celle-là même qui a dominé Gaëlle Amand, le 9 octobre dernier, à Cergy-Pontoise. Financièrement, la chose est désormais envisageable, en France de surcroît. Ce qui est la condition nécessaire mais pas suffisante. La deuxième sera en effet d’être capable de forcer sa nature en résistant physiquement au bras de fer que la Nord-Américaine voudra imposer tout en étant plus efficiente et plus active qu’elle. Et si la Strasbourgeoise continuait à forcer son destin ?
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

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