Double enjeu pour Souleymane Cissokho

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Samedi 17 décembre au parc des expositions de la Beaujoire à Nantes, l'invaincu Souleymane Cissokho (15 v) a rendez vous avec le redoutable puncheur Sud Africain Tulani Mbenge (19 v, 1 d) pour le compte de la ceinture WBC Silver des poids welters. Ce championnat constituera une étape importante pour la suite de la carrière du talentueux médaillé de bronze olympique qui effectuera pour l'occasion ses grands débuts en poids welters avec le double objectif de gagner et d'être convaincant à 147 livres (66.678 kg).

Comment vous sentez-vous ?

Je me sens très bien, il faut savoir que je m’entraîne toute l’année, je suis toujours poche de la salle pour rester au point physiquement. Je devais rencontrer ce boxeur au mois d’aout au programme de la revanche entre Anthony Joshua et Oleksandr Usyk mais je me suis blessé à la main. On m’a proposé de le boxer en décembre, j’ai commencé à me préparer en octobre puis je suis parti rejoindre Virgil Hunter aux USA début novembre pour cinq semaines et j'ai fini la préparation en France, notamment à l’INSEP. En Amérique, j’ai eu de bons sparring-partners, pas forcément de grands noms mais des gars de qualité rompus à l’exercice. J’ai pu bénéficier aussi de la présence de Victor Yoka là-bas, à Paris, j’ai travaillé avec l’Anglais Chris Kongo.   

Qui sera dans votre coin ?

Virgil Hunter bien sur, toute l’équipe du gym sera présente à Nantes, de l’assistant coach au cutman.

Que connaissez-vous de Tulani Mbenge ?

C’est un très bon boxeur, avec une grosse expérience. Il a été champion du monde IBO et même si ce n’est pas une ceinture majeure, cela veut dire quelque chose. Tulani Mbenge est dur au mal, il frappe très fort et et il a un style très offensif et agressif. Il faudra être vigilant sur les premières reprises, c’est là où il est le plus dangereux. Après, je dois rester concentré sur ce que j’ai à faire, être focus sur mon travail, sur la stratégie et ma boxe est le plus important pour moi. Nous avons fait un travail vidéo sur ses combats mondiaux, on a vu ses qualités mais aussi des failles, à moi de les exploiter, c’est toute une somme de petits détails qui fera la différence mais je me répète, il faut rester vigilant et demeurer concentré pendant douze rounds avec un boxeur comme celui-là.

Pourquoi descendez-vous en poids welters ?

Depuis le début de ma carrière pro, mes coaches aux Etats-Unis me disent que je suis un welter naturel et pas un super-welter. J’ai fait des régimes et c’est tout ce que je ne veux plus connaitre, je veux m’entrainer pour progresser dans ma boxe et pas pour gâcher du temps à perdre du poids. C’était l’argument n°1 par rapport à ce positionnement en welters, aujourd’hui ma réflexion a évolué. Quand je boxe en super-welters, je n’ai pas de mal à faire le poids, je mange et je bois bien, je dois juste faire attention avant les combats. Mais il faut savoir que mes adversaires reprennent beaucoup de poids, 7, 8, 9 kgs entre la pesée et les combats, si bien que je boxe contre des gros super-moyens, voire mi-lourds. Leur morphologie n’est pas celle des super-welters, ils sont plus musculeux et plus lourds que moi. Jusqu’à maintenant, je m’en suis toujours sorti grâce à mon bagage technique  et à ma vitesse. De plus la catégorie des super-welters est un peu fermée au niveau mondial.

"Ce combat-là est très important"

En welters, il y a du beau monde…

Oui, c’est une catégorie plus dure, plus dense mais aussi plus compétitive, car il y a beaucoup de boxeurs de de renom en welters. De jeunes talents arrivent sur le devant de la scène et il y aura davantage d’opportunités pour combattre au plus haut niveau mondial. Venant des super-welters où j’arrive à battre des bons boxeurs bien plus lourds que moi, je pense avoir les qualités pour rivaliser dans cette catégorie alors que paradoxalement les combattants y sont plus performants qu’au-dessus.

Cela n’a pas été difficile de descendre ?

Non, je m’y suis pris assez tôt et je n’ai pas subi de contraintes ni de privations. J’ai fait trois repas par jour, comme tous les boxeurs, je vais faire attention cette dernière semaine mais je suis bien, pour une première expérience, on a bien géré cette transition au niveau du poids.

Vous êtes n°6 WBA en super-welters, vous risquez de perdre cette place ?

J’étais classé 11eme en WBC en super-welters, la fédération m’a remis à la même place en welters, mon adversaire est 5eme. Si je sors vainqueur, avec cette ceinture WBC Silver autour de la taille, je vais faire un bond en avant, le bénéfice est intéressant. Par rapport à tout ce qui peut se passer dans un avenir proche dans la catégorie, ce combat-là est très important, on peut le considérer comme une véritable demi-finale mondiale.

Qui ensuite ?

Vous savez, Nordine (Oubaali) est passé par là, en décrochant les ceintures WBC International et Silver, avant de faire un championnat du monde, j’essaie de suivre sa voie. Je pense sincèrement que nous Français, n’avons rien à envier aux meilleurs. J’étais impressionné comme tout le monde quand je voyais des Amir Khan, André Berto et d'autres noms à la télévision et puis j’ai mis les gants avec André Direll et d’autres aux USA, je peux vous assurer qu’ils n’ont rien de plus que nous. Souvent on voit autrui comme plus grand, plus fort etc…mais cela ne veut rien dire car quand on se donne les moyens je suis convaincu que nous pouvons rivaliser avec eux.

Qui est le meilleur welter au monde, Crawford ou Spence ?

Je suis plus en faveur de Terence Crawford, j’ai déjà fait un camp d’entrainement avec lui lorsque Amir Khan se préparait pour le combat face à Kel Brook, j’ai pu voir de près que c’était un extraordinaire boxeur. Il sait avancer, reculer, avec de longs segments, il est capable de boxer dans les deux gardes en conservant sa redoutable efficacité. C’est un boxeur hyper complet et évité, je pense qu’Errol Spence a été un peu plus protégé.

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