Comme prévu dans la mesure où il était le seul candidat, celui qui était jusque-là vice-Président de la FF Boxe a logiquement été intronisé à la tête de l’instance par 96,2 % des membres de l’Assemblée générale qui s’est tenue, en visioconférence, le 20 mars. Conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend en ces temps de crise sanitaire sans précédent, il succède à André Martin qui aura marqué l’histoire de la FF Boxe.
Sa liste ayant été élue avec 94,8 % des voix et doublement légitimée par un taux de participation de 98,7 %, Dominique Nato a apprécié autant le fond que la manière avec laquelle il a été porté au pouvoir par ses pairs. « Le score parle de lui-même. L’équipe telle qu’elle a été composée et présentée fait presque l’unanimité. J’en suis heureux et fier. Nous ferons tout pour être à la hauteur des enjeux et répondre à vos attentes légitimes. Je vous le garantis. Il s’agira de construire une fédération forte, performante et engagée vers l’avenir », a-t-il sobrement commenté. Le tout avec une probité sans faille : « Nous avons pris l’engagement commun d’être irréprochables en toute circonstance, tous les candidats ayant signé une charte en ce sens. » Un triomphe sans effusion tant les obstacles à surmonter qui s’annoncent sont d’envergure alors que le noble art, à l’image de l’ensemble du sport tricolore, est mis à mal par la pandémie de Covid-19. Plus que jamais, l’heure commande de redonner de l’espoir aux uns et aux autres.
« Se renouveler et se moderniser tout en préservant l’essence même de notre sport »
Dominique Nato, qui a rappelé « avoir évolué dans pratiquement tous les secteurs de l’activité boxe et occupé plusieurs missions au niveau international », a précisé sa méthode à laquelle il ne dérogera pas : « Mon action s’est toujours fondée sur des exigences fortes en s’appuyant principalement sur la rigueur, la transparence, le respect, l’échange et l’écoute. » Le fil d’Ariane des prochaines années consistera à « engager une politique forte, novatrice et ambitieuse pour se renouveler et se moderniser tout en préservant l’essence même de notre sport ». « Nous avons l’ambition d’aller au bout de notre programme », a averti Dominique Nato. Et ce, sans être déconnecté de la base : « Nous resterons attentifs aux propositions des acteurs de terrain, en particulier des clubs pour faire évoluer le projet initial et le faire coller au mieux aux réalités et aux besoins. » Un impératif crucial dans la situation actuelle rendue inédite par le contexte politique et social bouleversé par la Covid-19.
La priorité sera de « prendre des mesures au niveau fédéral pour relancer la pratique dès que l’ouverture des clubs sera décidée par le Gouvernement ». Viendra, dans la foulée, l’échéance des JO de Tokyo où le faux pas sera interdit : « Il en va de la crédibilité de la Fédération, a martelé le nouveau Président de la FF Boxe. Nous avons le privilège d’être une fédération olympique. Il est évident qu’il faudra que nous soyons présents sur les podiums au Japon. » Avec, en filigrane, la préparation des Jeux de 2024, laquelle a déjà bel et bien débuté.
« Une démarche qualité orientée vers l’amélioration du service rendu aux licenciés »
La perspective de Paris 2024 sera précisément une opportunité idoine de « nous inscrire dans un plan de développement et d’en faire bénéficier tout le monde » avec, à la clef, « des chantiers fondés sur l’innovation ». Parmi eux, la réorganisation très attendue de la formation initiale et continue des officiels ; le déploiement des gants de couleurs afin que chacun acquière les fondamentaux « comme les grands musiciens refont leurs gammes » ; la boxe pro qui « bénéficiera de toute l’attention qui lui est due », la Ligue professionnelle ayant vocation à œuvrer « en étroite collaboration avec la Fédération » ; le sport santé dans la mesure où le noble art répond parfaitement aux attentes des publics fragilisés ; ou encore, la nécessaire évolution des conventions d’objectifs et de moyens qui permettent à la Fédération de financer les axes de développement prioritaires déclinés par les comités régionaux. Avec, comme corollaire, l’activation d’une politique en faveur des territoires dans le cadre du Projet sportif fédéral (PSF) sur la base d’un triumvirat composé du Comité directeur, de la Direction technique nationale (DTN) et donc, des comités régionaux.
Mais ce n’est pas tout : il est indispensable de professionnaliser la communication et de « mettre en œuvre l’expérience digitale afin d’optimiser les liens avec les structures déconcentrées et d’améliorer le fonctionnement des clubs ». En somme, de sortir de l’ère papier pour passer à l’ère numérique. Autre point incontournable, « la mise en place, avec le ministère de tutelle, d’une cellule de prévention afin de signaler toute dérive susceptible de mettre en danger nos pratiquants ». Quant au MMA, la FF Boxe est là, conformément à la désignation dont elle a été l’objet par le ministère des Sports, pour « aider à structurer cette pratique » tout en s’appropriant pour elle-même « les éléments de modernité » qu’elle pourra tirer de sa contribution.
En clair, la nouvelle équipe dirigeante sera porteuse « d’une démarche qualité orientée vers un objectif unique, l’amélioration du service rendu aux licenciés ». Dont le panel sera élargi autant qu’il sera possible, en particulier à destination de l’ensemble des membres et des générations d’une famille ou encore, des cols blancs adeptes de la boxe loisir, qu’il convient de faire revenir dans le giron fédéral en établissant des passerelles avec les structures auxquelles ils sont actuellement adhérents.
André Martin, Président d’honneur de la FF Boxe
Enfin, les membres de l’Assemblée générale ont eu l’élégance de nommer André Martin Président d’honneur de la FF Boxe. Une manière de saluer comme il le mérite « son engagement total au service de l’institution et à la direction d’un projet qui a vu nos boxeurs toucher les étoiles aux Jeux de Rio. Il n’a pas ménagé sa peine ni ses efforts et a donné une partie de sa vie à la discipline », a insisté Dominique Nato à l’adresse de son prédécesseur.
Parvenant difficilement à contenir son émotion, chose extrêmement rare chez lui, André Martin a légitimement « la sensation du travail accompli ». « Nous avons réussi ensemble à remonter cette fédération, en particulier les finances. Heureusement que nous avions des réserves, sinon, nous n’aurions même pas réussi à être dans la situation qui est la nôtre, a-t-il insisté. Je pense avoir pris les bonnes décisions. J’ai essayé de faire au mieux avec une équipe qui tenait la route. Je tiens à la remercier ainsi que tous ceux qui m’ont fait confiance. Pour moi, cela a été des moments très forts. » Et de conseiller à ceux qui prennent le relais « de se serrer les coudes si l’on veut réussir, d’être sérieux et prudent ». Avouant, sans fard, « avoir un peu de peine à quitter » la grande famille de la boxe, qui, en cet auguste jour, en était véritablement une, il a passé le témoin à Dominique Nato « ce connaisseur de la boxe » avec lequel il a fait « un grand bout de chemin » et qu’il est « prêt à aider ». Un changement dans la continuité, synonyme de fluidité et d’harmonie dont la Fédération a besoin en cette période où rien n’est simple.
Le nouveau Bureau directeur de la FF Boxe
Président : Dominique Nato.
Vice-Président délégué : Pascal Cordier.
Vice-Présidente : Sarah Ourahmoune.
Vice-Président : Serge Pautot.
Secrétaire générale : Marie-Lise Rovira.
Secrétaire générale adjointe : Sophie Morin.
Trésorier général : Patrick Forrett.
Trésorière générale adjointe : Jacqueline Mairesse.