Richard Rodriguez est décédé ce mardi 14 décembre suite à une intervention chirurgicale à l’âge de 67 ans.
Né à Casablanca en 1954 et issu d’une famille imprégnée par la boxe, Richard Rodriguez était devenu boxeur pour suivre les traces de ses frères ainés Jo et Lucien. Passé dans les rangs professionnels au Red Star Olympique Audonien de José Jover et Gaëtan Micaleff en 1975, Richard Rodriguez gravira rapidement les échelons et se révèlera en faisant match nul avec l’invaincu Alain Marion, lequel deviendra champion d’Europe l’année suivante. Remarquable styliste, il excelle dans les déplacements et les esquives

Richard Rodriguez deviendra challenger de Louis Acaries, champion de France des poids welters, en 1979 à Nice. Au delà de ce combat entre les deux hommes, c’est la rivalité des deux grands managers que sont Jean Bretonnel et José Jover qui s’oppose. Richard Rodriguez s’inclinera aux points en douze reprises et la bagarre entre supporters des deux camps qui suivra le verdict est inscrite dans les annales de la boxe. Malgré la défaite, Richard Rodriguez a fourni une excellente opposition à Louis Acaries et il confirmera sa valeur pugilistique deux mois plus tard à Paris, en battant aux points le Vénézuélien Ray Chavez Guerrero, ex challenger mondial de l'historique Wilfredo Benitez, plus jeune champion du monde de l'histoire de la boxe. L'audonien poursuivra sur sa lancée victorieuse en dominant les Britanniques Billy Waith et Curtis Taylor.
En 1981, Richard Rodriguez détrônera Ronald Zenon de son titre national mais il échouera en championnat d’Europe cinq mois plus tard à Copenhague devant Joergen Hansen. Il se relancera l’année suivante en s’octroyant un second titre dans la catégorie supérieure des super-welters face à Germain Lemaître. la division des super-welters regorge de boxeurs de premier plan lors de ces années 80. Richard Rodriguez perdra son titre lors de sa première défense contre Fred Coranson avant de buter sur Saïd Skouma, l’étoile montante de Jean Bretonnel, lors d’une dernière tentative pour le titre national. Richard Rodriguez s’est retiré en 1985 avec un palmarès de 26 victoires pour 11 défaites et deux nuls.

" Nous étions du même club, le Red Star Olympique Audonien, nous nous entrainions ensemble, avec Lucien (Rodriguez) le soir sous la direction de Mr Gaétan Micaleff, confie Dominique Nato, Président de la FFBoxe. Richard était un grand boxeur, un styliste élégant qui a rencontré quelques uns des meilleurs Européens. C'était un homme d'une extrême gentillesse, apprécié de tous."
A l’instar de Lucien le grand frère, Richard Rodriguez était employé à EDF, il s’était ensuite investi dans la sécurité. Fausto Costantino se dit dévasté depuis l'annonce de la disparition de Richard Rodriguez " Je suis sous le choc, je ne cesse de penser à lui, Richard était un ami très proche et je suis très triste. C'était un superbe boxeur, avec beaucoup de talent, il ne prenait pas de coups. Richard était d'une bonté extraordinaire, il a aidé beaucoup de gens, en leur offrant du travail dans la sécurité, en donnant de l'argent. Richard était si généreux que lorsqu'il venait au banquet annuel des anciens de la boxe, il amenait des amis, souvent des anciens boxeurs démunis à qui il offrait les places. C'était une belle personne, un homme bon."
Le Comité directeur de la Fédération Française de boxe et son président, Mr Dominique Nato, présentent leurs sincères condoléances à la famille et aux amis de Mr Richard Rodriguez.
Les obsèques de Richard Rodriguez seront célébrées le vendredi 24 décembre à 14h en l'Eglise relais paroissial Saint-Pierre, 28, avenue François Mitterrand, 94000 Créteil.